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Martin-Lothar

Rune — La passion selon sain Pierre et Thomas

1 Avril 2024 , Rédigé par GJG Publié dans #Bach & fils, #Nature & sciences, #Mozart, #Histoires d'Histoire

Rune — La passion selon sain Pierre et Thomas

« En 1789, sur l’instigation du Cantor de l’époque à l’École Saint-Thomas de Leipzig,  le chœur surprit Mozart en exécutant un motet à deux chœurs : « Singet dem Herrn ein neues Lied » de l’ancêtre de la musique allemande, c’est-à-dire Jean-Sébastion Bach. Mozart connaissait cet Albert Dürer de la musique plutôt par ouï-dire que par ses œuvres devenues rares. À peine le chœur avait chanté quelques mesures que Mozart sursauta ; encore quelques mesures, et Mozart s’écria : « Mais qu'est-ce donc que cela ? » — et son âme semblait s’être toute retirée dans ses oreilles. Quand le chant fut terminé il s’écria, plein de joie : « voilà enfin une œuvre où l’on peut apprendre quelque chose ! » […] Il se fit donc donner les voix écrites et se fut un plaisir pour l’observateur silencieux de voir Mozart s’asseoir, éparpillant les voix tout autour de soi, dans ses deux mains, sur les genoux, sur les chaises les plus proches ; oubliant tout autour de lui, et il ne se releva pas avant d'avoir regardé tous les détails de ce qu’on avait là de Sébastien Bach »
(J. Friedrich Rochlitz, Revue Générale de Musique — in Gilles Cantagrel, Bach en son temps, collection Pluriel, Hachette, 1982)

Note
Non, le titre et l’illustration de ce billet ne sont pas un poisson d’avril, car je pense que vous avez un peu de mal à en faire la liaison avec Bach (JSB) et Mozart (WAM).

La « pierre Thomana » en photo est un astéroïde de la ceinture principale du système solaire découverte en 1924 par l’astronome allemand Karl Wilhelm Reinmuth. Elle porte le numéro 1023 et elle fut nommée ainsi en l'honneur du chœur de l'église Saint-Thomas de Leipzig dont Jean-Sébastien fut le « Cantor » pendant de longues années.
Mozart a lui aussi son astéroïde attaché à la ceinture : c’est l’objet « (1034) Mozartia » et ces deux grosses pierres qui roulent et volent dans le vide tels des archanges pascaliens ne sont pas mâles-saintes ni malsaines, car non « géocroiseurs » comme ils disent dans tous les observatoires sérieux.
 
C’est donc en 1789, dans l’école de ce chœur que le petit prince WAM (1756-1791) rencontra enfin l’œuvre de JSB (1685-1750), le « Dürer », l’empereur de toutes les musiques et alors quelque peu oublié…
C’est donc en 1789 que le météore WAM-1034 « s’éclata » sur la comète planétaire Thomana-JSB-1023 ! 

Le « ouï-dire » de la citation est un peu exagéré dans la mesure où Mozart fut un élève de Johan-Christian, un des fils de Bach, même si ces derniers abandonnèrent vite le « baroque » de leur père pour faire entrer la musique dans un « classique » plus moderne, sinon plus « bas-rock »  sans être encore « roll » quand même. 

Le motet cité « Singet dem Herrn ein neues Lied (Chantez au Seigneur un chant nouveau) » porte le numéro BWV 225 dans le catalogue des œuvres de Bach .
Pendant ce temps-là, en France, en 1789, on commençait à chanter un « chant nouveau » non pas à Dieu, mais aux saigneurs prétendus de « droit divin »…
« Sic transit gloria mundi » comme se disait sans doute Jules César en rentrant dans le sénat un jour des ides de Mars.
 

N.B. samedi dernier, la chaine franco-allemande Arte a diffusé (à pas d’heure, malheureusement) la magnifique « Passion selon Saint-Jean » de JSB (BWV 244) interprétée somptueuse & baroque en diable et en 2023 par le choeur Thomanerchor (de la citation) et l’orchestre Gewandhausorchester de Leipzig sous la direction de Andreas Reize. Courez sur le site d’Arte, il y a peut-être encore un re-plait (comme ils disent).

Fin de loup
 

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Alternative für Bachland :<br /> https://www.youtube.com/watch?v=moC6QNHPzzw<br /> Danke für die Dekouverte -- ya, ess ist nicht gute nazistesprache.
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M
@ BR ? : Votre (nouveau ?) pseudo est aussi insupportable que la Marseillaise jouée à l’orgue. JSB doit se retourner dans sa tombe (qui n’existe plus, du reste), lui qui a commencé sa carrière comme facteur (d’orgue, pas de la poste hein !).<br /> Cela étant, merci pour ces liens marseillais et peu chers. Je connaissais la source du Viotti (un gallo-rital de plus !) et tout le pastis de Lille sans rougir, mais encore une fois, la mélodie ne m’emmerde pas ; par contre les (sang, sans sens) paroles…<br /> Mais j’en reparlerai « as soon as possible », comme disait Luigi (Ixe Baton Vé, comme ils disent maintenant dans le 7-8) à ce génial maffieux de Johan-C. Bastian Lully.
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Aux musicologues de trancher :<br /> https://www.youtube.com/watch?v=z1AtyRgZarw<br /> https://www.youtube.com/watch?v=zxc_wpcPFlQ<br /> Dans tous les cas, c'est très laid.
M
La passion selon Matthieu figure également dans mon « top 10 » des musiques religieuses avec la Messe en Si de JSB.<br /> La Marseillaise n’y est pas, car il est vrai qu’elle sonne de nos jours un peu comme un « chant nazi ». Il serait temps d’en changer au moins les paroles et je pense à faire un billet pour donner des idées à nos politiciens de plus en plus ringards.
G
https://www.arte.tv/fr/videos/114230-000-A/jean-sebastien-bach-passion-selon-saint-jean/
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M
Gibulène : merci pour ce commentaire à copicoller bref et efficace ; en espérant que ce lien ne soit pas trop éphémère...