Les derniers maux dits du dernier des Templiers

18 Mars 2024 , Rédigé par GJG Publié dans #Histoires d'Histoire, #Stephen King

La morale de l’Histoire, c’est quand on recrache le passé et que le présent est encore pire ; ça rend le vomi presque appétissant. (Stephen King, Rage)

Il y a sept cents et dix ans, le 18 mars de l’an de malédiction 1314, Jacques de Molay, Grand Maître des Templiers, est exécuté sur un bûcher dressé sur l'île aux Juifs, à Paris.
Ce sinistre feu de joie fut allumé par monsieur Philippe Lebel (roi de France de son état — mais pas fabricant de fusils — et de son État déjà quelque peu en faillite ) avec la bénédiction de monsieur Clément Vé (curé de Rome et d’Avignon enfin réunies) et sans l’avis de Herr Henri Six (empereur d’Occident) excusé, car décédé quelques mois plus tôt, ni de son successeur Herr Carl Quatre, excusé, car non encore laborieusement et honnêtement bien élu — un peu comme certains de nos présidents d’est en ouest, si vous voulez.

L’ordre des Templiers fut créé vers 1129, lors des croisades en Palestine. À l’origine, c’était une bande de moines armés chargés essentiellement de surveiller le tombeau de — qui vous savez — à Jérusalem. (De nos jours, on les appellerait des gardiens de cimetière et ils n’avaient rien à voir avec notre actuelle « bande de Gaza », même s’ils ont dû la « croiser » dans tous les sens du terme, pour le meilleur et le pire.)
Mais au fil du temps, leur métier évolua en « tour operator », car ils furent chargés d’escorter manu militari jusqu’à Jérusalem, les hordes de pèlerins, de fonctionnaires, d’aventuriers, et autres touristes venant de tous les coins de l’Europe voire de l’Univers, sachant que de nombreux malandrins sans foi ni loi ni ONG erraient souvent méchamment sur les chemins de l’aller joyeux et de l’éventuel retour tragique.

À cet effet, les Templiers créèrent très vite une organisation et un réseau d’enfer : non seulement, ils assuraient la sécurité des voyageurs et des marchandises, leur transport, mais aussi l’hospitalité, l’hôpital, la charité et même les services bancaires en inventant et sécurisant les lettres de change qui étaient adossées sur les biens déposés dans les coffres de leurs nombreuses commanderies par les pèlerins avant leurs départs. Ils furent aussi bons prêteurs parfois et souvent aux têtes couronnées…
On aurait pu croire qu’une fois les Croisés « boutés » hors de la Palestine par — on ne sait trop qui —, l’ordre du Temple n’eût pas perduré. Que nenni : il s’adapta à son exil et consacra son activité efficace et lucrative à d’autres métiers, clients et destinations.

Hélas, comme nous le constatons de plus en plus de nos jours, la réussite de telles belles entreprises fortunées, efficaces et influentes suscitent à l’intérieur comme à l’extérieur beaucoup de jalousie, d’orgueil, d’ambitions et surtout de convoitises.
En dedans, ça commence bientôt à baffer dur de bas en haut et de gauche à droite ou vice et vertu ; puis vient un certain relâchement ; un jmenfoutisme chronique s’installe peu à peu jusqu’à un « grand n’importe quoi » malsain grave et délétère.

En dehors, l’admiration cède à l’inquiétude puis à la peur de voir une telle organisation devenir de plus en plus indépendante de tout pouvoir et même de toute « régulation » et ayant un réseau nec plus ultra de chez Au-Top et surtout beaucoup de pognon qu’elle ne garde que pour elle, non, mais, ho !

Il faut préciser aussi que dans les années 1300, l’ordre du Temple est créancier de pratiquement tous les princes d’Europe et a ainsi le cul assis sur plusieurs trônes dont les propriétaires, comme d’hab, ne peuvent pas se voir en peinture les uns, les autres.
Et fait, assis un peu sur le trône de monsieur Philippe Lebel qui, comme tous les rois des Francs, de Francie, de France et de Navarre, de Clovis à Emmanuel en passant par tous les Louis, les Charles, les François, les Henri rêvent depuis leur première tétine de devenir Alexandre, César, Charlemagne, Napoléon, Auguste et pourquoi pas, empereur de l’Univers tout simplement.
Il était dès lors fort téméraire de la part du grand maître de l’ordre des Templiers de refuser un jour d’adouber « chevalier du Temple » le roi de France himself !
Ce camouflet fut l’étincelle qui fit déborder le vase de Soissons et même la goutte qui mît le feu au bûcher de Jacques de Molay d’autant plus que le Philippe avait besoin d’énormément de flouze pour faire une fois de plus la nique au pape, à l’empereur germain et surtout, à son fucking de gendre, le roi d’Angleterre.
Et c’est ainsi que le 18 mars 1314, le Philou et son engeance auront le fric et les meilleurs chevaliers du monde pour réaliser son doux rêve et le cauchemar de toute l’Europe, car entre le bûcher de Jacques de Molay et celui de Jeanne d’Arc, il y aura plus de cent ans de tueries, de pestes, de famines, d’incendies et j’en passe et des meilleurs.
Mais puisqu’on vous dit que c’était pour le bonheur de la France…
Et si vous ne le croyez pas, attention au bûcher, mes enfants.

Illustration : Maître de Virgile, vers 1380-1420, Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay sur le bûcher, miniature, Grandes Chroniques de France, vers 1380, British Library, Londres, Europe.

Fin de loup

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kobus van...

24/03/2024 19:04

l'assistance attend que le barbeuque soit a point pour se vider une binouze<br /> seul problème, la glacière portative n'est pas approvisionnée

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kobus van...

25/03/2024 21:20

le serment que j'ai prêté m'interdit d'utiliser l'ordi du boulot, c'est donc du tilifone protable que je continue nos aventures, ça fait tourner le pouce!

Martin-Lothar

25/03/2024 19:23

Kobus : on a les ragnagna-rock que l’on peut hein ?<br /> Tiens, à propos, puisque vous êtes en Sibérie en ce moment, j’espère que le récent, « maussade » et sinistre « Pik-nik » de là-bas et de pas loin engraissera vos inénarrables et insolents « vampyrs » toujours maigrichons de guerre civile et de yaourts allégés. Je m’en lèche les babines d’avance.