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Martin-Lothar

Des vessies et des lanternes et leur iCul paterne

22 Mars 2022 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Le Dico, #Angoisses, #iCuls & haïkus

Des vessies et des lanternes et leur iCul paterne

« Les grands hommes appellent honte le fait de perdre et non celui de tromper pour gagner » (Nicolas Machiavel, Le Prince)

L’expression française « prendre une vessie pour une lanterne » vient du fond des âges et signale une arnaque de première bourre. Elle aurait pour origine « vendre une vessie pour une lanterne » qui fut bien connue de nos maîtres François, Villon et Rabelais (pas Hollande ou Claude).

Le mot « vessie » vient du latin « vesica » et signifiait tout bêtement la poche organique dans laquelle tout un chacun met son pipi de chat quotidien. La vessie est de couleur jaune pisse et après gonflette d’air, elle servait de ballon aux petits nenfants pas sages de naguère qui étaient privés de plaies-station et il est vrai que dans la pénombre prénucléaire d’antan, une telle boule jaune pouvait être prise pour une lanterne.

La lanterne nous vient de la lampe par le grec « lampein » (briller). Elle sert encore de nos jours de réverbère et de lampadaire pour éclairer les rues, accrocher les aristocrates ou les oligarques de tout poil, reposer les retours de biture ou encore plus fréquemment à soulager les vessies de Médor ou de Kiki (on a les réseaux sociaux que l’on peut, hein).

Un synonyme de lanterne est le très maritime mot « phare » qui, avant le grand GPS, guidait les navires à bon port sachant qu’il avait parfois lui aussi une vessie de naufrageur en trompant nombre de marins et de capitaines.

Notre expression a cependant évolué pour devenir « prendre sa vessie pour une lanterne », c’est-à-dire se croire le phare de l’humanité ou d’autre basse-cour et sans manquer d’air et surtout de remplir le tiroir-caisse, prendre le cerveau des autres pour une vessie à gonfler d’un vent de billevesées diverses et avariées.

En ces temps sombres d’élection frankistanaise du premier branle-musard de la république, notre expression va à ravir à cette équipe de douze joyeux salopards candidats pétomanes. Mais heureusement, le gaz part…

Tant la vessie est citerne

que la lanterne

est si terne

Illustration: John Singer SARGENT (1856-1925), Carnation, Lily, Lily, Rose, 1885-86, huile sur toile, 174 x 154 cm, Tate Gallery, London, Europe.

Fin de loup

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E
Sénèque prouve qu'existe une monotonie du brillant comme YourChoiceHere prouve qu'existe une monotorie du terne. La première pourrait être associée à l'Est comme la seconde à l'Ouest parce que... (je préviens : ce n'est pas de moi) l'Est est brillant et l'Ouest, terne. ;-)
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E
"YourChoiceHere" entendait laisser au lecteur le choix de tout écrivain ou penseur terne. Trop de noms me venaient à l'esprit, dont certains auraient pu sembler gratuitement provocateurs.<br /> Impossible de retrouver l'auteur -- Sternberg ou Cavanna. Tout ce dont je me souviens, c'est que la formule figurait dans une anthologie "Planète" de l'humour.
M
En passant : je n'ai pas compris votre "YourChoiceHere". Des indices SVP. Cela étant, nous avons — pour le moment — avec ce brave et bon vieux Sénèque au moins une chose en commun : une étoile se levant à l'Est et se couchant à l'Ouest... (devinez de quelle étoile il s'agit hein !). Sachant que pour le moment, je suis plutôt (comme disait Donald — Duck, pas Trump) plus près de Socrate et de sa lie (pas de son lit quand même) que de Sénèque (pas d'Aristote ou de BHL quand même, faut pas déconner non plus, nonmého).<br /> Par ailleurs, pour en rajouter à votre infâme calembour : Si l'Est est clair, loup (ou l'ours) est ce prix (vieux proverbe de cowboys de mauvais Ouest terne et d'Est toc). Tiens à propos : voir l'étymologie du mot "révolver"... Bien à vous.