Du Taïkonaute et autres spatioloups
19 Juin 2012 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Le Dico
Ça y est, les Chinois sont en orbite, mais, ils ne sont pas des milliards à tourner autour de notre patatoïde planète dans leur station spatiale, ils ne sont que trois dont une femme.
On les nomme des « taïkonautes », comme des Russes sont des « cosmonautes » et les Étasuniens des « astronautes », mais en fait, rassurons-nous, ce sont tous des spationautes.
Le substantif « taïkonaute » est un bricolage français à partir du mot chinois « tàikōngrén » de tàikōng : (espace, grand vide sidéral ou cosmos) et rén : (misérable vermisseau ou homme) auquel on a rajouté le suffixe « naute ».
Ce mot « naute » nous vient de très loin et même de la nuit des temps puisqu’il est de racine indo-européenne : « nau » (marin, matelot) Il est passé par le sud avec le latin (navis) et le grec (naútês), mais aussi, très probablement par le nord, puisqu’on le retrouve dans des langues celtiques et gauloises (« naua », bateau).
Notre naute des familles nous a fait ensuite des gosses dans tous les ports du globe : nautique, navire, nautile, navigation, naviguer, navigateur et la Royal Navy de l’autre côté de la Manche, par exemple.
Le mot « naute » (marin, batelier) n’est plus utilisé tout seul en français sachant que les « Nautes » étaient une confrérie gallo-romaine, du premier siècle, de riches armateurs et de bateliers qui nous ont légué le célèbre et fort intéressant « Pilier des Nautes » dont je reparlerai un jour.
Presque millénaire, le mot « naute » a fourni un appendice caudal (-naute) à nombre de mots encore acnéens, pas même centenaires, en se sortant du reste, de l’eau douce ou de mer pour signifier non plus son « matelot » d’origine, mais plus large et toujours plus loin, un « voyageur », un « itinérant », un « bohémien de tout et même de n’importe quoi »
Ainsi : l’aéronaute (Icare), le cosmonaute, l’astronaute, le spationaute, l’aquanaute (sous-marin tel le capitaine Némo du Nautilus), le spéléonaute, l’internaute (qui me lit) et le petit dernier : le taïkonaute chinois et spatial.
À propos de classement, je rappelle que le premier spationaute, le premier voyageur de l’espace, le premier des terriens ayant franchi la stratosphère était une chienne bâtarde de trois ans et de six kilos nommée « Laïka », en 1957 à bord de Spoutnik II.
Ce brave toutou est hélas mort de chaleur et de peur dans l’espace quelques heures après le lancement et son corps fut pulvérisé avec l’engin, au retour, en rentrant dans l’atmosphère.
Toutefois, Laïka est aussi célèbre, voire plus, que le premier homo sapiens sapionce satellisé autour du globe : Youri Gagarine.
Je ne me souviens plus du titre de ce film à la fin duquel un petit garçon regarde les étoiles en pensant et parlant à Laïka. J’avais bien aimé.
Fin de loup
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