De la bitte et du couteau

15 Septembre 2012 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Le Dico

L'expression « avec la bitte et le couteau » est des plus viriles, militaires, voire guerrières, mais toujours de survie.

En effet, elle cible deux outils bien primitifs sans lesquels les plus intelligents, les mieux éduqués, les champions de tous les diplômes du monde, bref les plus doués d'entre nous n'arriveront jamais à rien de rien pour nous sortir de l'impasse ou pour bâtir la moindre civilisation un tant soit peu sérieuse et vivable.

Que les filles se rassurent, cette expression a son quantique féminin dans l'inénarrable : « la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a ».

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En ce moment, quarante-cinq ans après, je relis cette fabuleuse robinsonnade d'île mystérieuse écrite dans les années 1870 par notre bon maître Jules Verne.

Pour tout vous dire, même si j'en connais l'histoire par cœur, sinon par chœur, je la relis avec autant et même plus de ferveur, de joie, de grâce, d’humilité et de curiosité qu'à mes onze ou douze ans.

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Les cancres las qui s'ipodent graves l'anus au fond de la blogosphère sauront ou pas que ce roman, l'île mystérieuse, raconte les aventures incroyables de cinq Étasuniens et d'un chien tombés sur une île présumée déserte sur laquelle ils devront survivre coûte que coûte avec leur bitte, mais sans couteau.

Nous apprendrons d'ailleurs au fil des lames des pages que même leur zizi ne leur sera d'aucune utilité pour fabriquer quand même un impossible couteau avec le collier du chien (qui se nomme « Top »).

Il suffira aussi d'une allumette et d'un grain de blé pour éviter la dépression...

Mais je reparlerai de cette épopée vernienne et de survie, of course (entre deux lessives, repassages, ménages et autres métro-dodo-boulot) et si vous êtes sages hein !

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Je relis cette île mystérieuse sur un bouquin numérique de dernière génération qui est en fait un outil comme un des ces autres montrés sur l'illustration de ce billet.

Cette image représente en effet un iPad 3 de chez Apple qui expose la photo de plusieurs objets, outils ou autres artefacts (comme on dit à l'université).

C'est très hétéroclite comme étalage hein ?

Nous y voyons en effet :

Un nécessaire à feu : pierres à feu, liège et étoupe ;
Un crayon ;
Une boussole ;
Un tournevis ;
Un porte-cigarettes (ciselé selon la tradition artisanale khmère) ;
Un couteau laguiole de la maison Destannes à Aurillac (Auvergne) ;
Un tire-bouchon (le nec plus ultra des outils du sommelier qui se respecte)
Un couteau préhistorique à lame en silex et manche en os ;
Un iPhone de la maison Apple.

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Inutile de vous faire remarquer qu'entre le premier et le dernier item de cette liste il y a plus de vingt-mille ans sous l'humanité au cours desquels, bon nombre de gens ont sué sang et eau pour qu'enfin, aujourd'hui, certains d'entre nous qui ne pensent qu'à leur bitte, puissent chouiner en rotant sur la qualité ou l'utilité des ces instruments qu'ils exigent toujours sans vraiment les payer.

Et ce n'est pas le merveilleux Nab, le nègre de l'île mystérieuse, qui me contera le contraire.

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Mais qu'importe ces couteaux, ces téléphones, ces ordinateurs et autres géniales casseroles, car l'Homme Infinitif sait à jamais qu'il ne doit compter et conter que sur deux outils qu'il portera toujours en lui-même : son squelette et son cerveau.

Fin de loup

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la Mère Castor

16/09/2012 18:13

CQFD. Au fur et à mesure de l'usure des objets en question, (un téléphone sans batteries, un crayon sans mine, un tire bouchon sans bouteille etc.) il ne restera en effet que squelette et cerveau, sans lesquels toutes ces choses ne serviraient à rien. A personne, devrais-je dire.

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Martin-Lothar

05/10/2012 23:41

Mère Castor : je sais que tu sais bien te servir de l'un comme de l'autre... Alors...