De l’avion Solar avec son iCul volant et consécutif
10 Juillet 2010 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Nature & sciences
Votre corps, d’une extrémité d’aile à l’autre, n’existe que dans votre pensée qui lui donne une forme palpable. Brisez les
chaînes de votre pensée et vous briserez aussi les chaînes qui vous retiennent prisonnier... (Richard Bach, Jonathan Livingston le goéland)
Le 7 juillet dernier, l’avion solaire, Solar (1) à réussi son premier vol de nuit
(Saint-Exupéry doit être heureux, vibrant, comme Icare, dans leur tombe d’eau et de corail)
Ses concepteurs, Bertrand Piccard (encore un Picard !) et André Borschberg, deux professeurs Tournesol (c’est le cas de le dire ou jamais) veulent aller plus loin et plus longtemps avec leur
machine volante, leur char attelé à une étoile — notre étoile, le soleil, car ils envisagent en 2013 de faire le tour du globe — notre planète — avec.
Belle entreprise, riche idée, génial exploit que cet avion mu par l’énergie solaire et qui est en quelque sorte, l’anti-mythe d’Icare.
L’aventure d’Icare, fils de Dédale le concepteur du labyrinthe du même nom où fut enfermé le terrifiant taureau-garou, le Minotaure, se termina très mal par contre.
Néanmoins, j’ai toujours été fasciné par cette légende (j’écris «légende» plutôt que «mythe» dans la mesure où dans cette affaire, aucun dieu de l’Olympe ou d’ailleurs n’est intervenu pour ne pas
sauver ce pauvre Icare ou pour l’enfoncer d’ailleurs) (2)
L’histoire d’Icare, cet oiseau-garou, ce Prométhée en herbe par procuration aussi, n’est qu’une histoire d’homme.
Une histoire européenne, antique, éducative en diable, le conte primitif d’un vieux rêve enfin, sommes toutes, bien humain, et c’est pourquoi je la considère un peu comme un de ces «archi-mythes»
fondateurs de notre belle civilisation occidentale (ou pas) (3)
L’avion Solar qui a la même envergure qu’un A340 (64 mètres d’ailes bourrés de cellules photovoltaïques) n’est cependant pas près de faire une concurrence grave à Airbus, Boeing ou autres (car il
y en d’autres, si, si) Il ne pèse en effet pas plus de deux tonnes et n’admet qu’un seul passager qui accessoirement doit tout faire (pilote, hôtesse, navigateur, radio, surveillant de
grille-pain, mitrailleur, mécanicien, décapsuleur de 1664, de Leffe et pirate de l’air quand il s’ennuie parfois dans la nuit)
Ce n’est qu’un prototype encore ; un chic type, certes, mais pour longtemps proto et il le restera bien après que les A840 ou les 947 n’aient plus une goute de kérosène n°5 à se
mettre sous les aisselles. (Quelques poignées d’années, en fait, à ce que prophétisent les moins pessimistes)
Cela étant, nous aurons toujours à puiser dans le passé pour dépoussiérer quelques inventions de derrière les fagots et pas piquées des vers, telle la machine volante de notre bon Léonard (da
Vinci, pas Cohen) qui, il y a déjà près de cinq siècles, marchait à l’huile de coude (comme celle d’Icare) et non pas à l’huile de pierre (ou pétrole, pour les cancres las qui s’envoient shootés
en l’air au fond de la blogosphère) ou encore à l’huile solaire comme aujourd’hui, en Suisse, avec le Solar à soleil pistonné.
Je pense donc que quand il n’y a aura plus de pétrole — qui, soit dit en passant, est aussi naturel qu’un boulanger, l’air, l’eau ou le soleil — les A1340 pourront encore voler avec un peu de
solaire et grâce surtout au pédalier que chaque passager aura sous les pieds et qui activera les hélices.
On pourra y rajouter des rames (pour les décollages)
On a tous notre galère hein !
Sacré Léonard.
Enfin, pour donner le moral à tout le monde, je vais me retirer quelques heures dans mon labo pour vous trouver en un tournemain, une énergie fiable, puissante, profuse, pas cher, inépuisable,
sans OGM, sans sucre, sans alcool, sans colorant sans édulcorant, sans additif, sans odeur, sans saveur et grâce à laquelle on pourra tous s’envoyer en l’air pour des cierges et des siècles, ah
mais !
Ce sera un truc quantique, sans nul doute.
Si le Solar te fait la nique, gare
Au soleil ne t’égare
Pauvre Icare
Notes :
1) Pour tout savoir sur l’avion solaire Solar, demandez à monsieur Google, bande de fainéants.
(2) Lire mon magnifique génial poème sur Icare
(3) Sur l’origine du mot «Europe»
Illustration :
Leonardo da Vinci (1452-1519) Machine volante (vers 1487) pointe de métal, crayon et encre sur papier (235 x 176 mm) Institut de France, Paris, Europe.
Fin de loup
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