Chronique de l’ultime débâcle et d’autres Atlantide
29 Juin 2008 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Le Dico
En vérité je vous le dis, certains de nos bons savants nous prédisent aujourd’hui que le pôle nord perdra toute sa glace au milieu de cet été de l’an de grâce 2008 pour la première fois depuis des millénaires.
C’est la débâcle, l’universelle débâcle !
Je vous affirme toutefois que sans glaçon au pôle, il ne faut pas pour autant en faire tout un pastis, mais réfléchir et travailler pour voir plus loin que ces mauvaises nouvelles qui n’en sont peut-être pas.
A vrai dire, une telle débâcle d’été comme le prochain embâcle d’hiver ne seront ni les premières ni les dernières.
Notre bonne vieille planète, âgée de quelques cinq milliards d’années en a vu d’autres et des plus vertes, des moins mûres, des toutes aussi fumeuses et surtout des plus glacées.
Il fut un temps en effet où elle n’était qu’une énorme boule de neige (bâclée et embâclée) tournant bêtement dans la vastitude de notre système planétaire autour d’un soleil point encore pubère.
Il fut un autre temps où elle n’était que chaos fumeux enfumé par les volcans et les météorites de tous les diables.
Il fut une époque où la vie naquit on ne sait encore trop comment ni trop pourquoi et où elle se propagea dans des conditions les plus extrêmes et les plus obscures sous le doux nom d’archaebactérie
En ces temps, la terre n’était que d’eau et les dieux étaient des fumeurs noirs qui s’ennuyaient graves en s’admirant nuit et jour dans une glace primaire, dans un étrange miroir en abîme voire en abysse.
Les mots « débâcle » et « embâcle » ont pour cœur le mot « bâcle » qui a pour racine le latin « baculum » (bâton)
D’autres penchent pour un emprunt au mot néerlandais. « bakkelen » (geler superficiellement, coller, attacher )
Une bâcle était un bout de bois ou une grosse poutre servant à fermer une porte et le verbe « bâcler » est un synonyme de « fermer » « boucler » ou encore « empêcher » mais c’est aussi un homonyme du « bâcler » au sens de finir à la hâte un travail ou une œuvre.
Ne voyant pas très bien le rapport sémantique entre ces deux « bâcler », j’émet l’hypothèse que ce dernier a plutôt pour racine l’italien « basta » ou le français « baste » qui signifient « suffire » mais bon, basta !
Notons aussi que si le mot « débâcle » est féminin ; son contraire « l’embâcle » est masculin et ne me demandez surtout pas pourquoi !
Le substantif « Banquise » proviendrait de l’ancien scandinave « pakkis ou pakki » (tas ou paquet de glace) sachant que le suffixe « -ise » ou « -isse » se retrouve dans « l’iceberg » (montagne de glace) ou « l’Islande » (pays des glaces)
J’ai entendu dire que l‘Iceberg, ce monstre marin, cet animal en voie de disparition craque autant qu’il chante d’une longue plainte fascinante et inquiétante telles les légendaires ou homériques sirènes.
Quant au mot « glace » il vient du bas latin « glacia » ou « glaciés » (glace, glaçon, dureté, rigidité)
C’est sans doute un embâcle puissant et glaçant qui chassât les Viking de leurs terres nordiques pour le faire rappliquer vers le grand sud anglais, irlandais, allemand, frison ou normand entre l’an zéro et l’an mille.
C’est éventuellement, une belle débâcle qui leur permit de se porter vers le grand Ouest et d’y découvrir leur « Vinland » légendaire, mythique ou pas !
Le Vinland fut un peu pour les Nordiques ce que l’Atlantide fut aux Grecs ou aux Romains : Un autre monde sinon un nouveau monde.
Il y a une forte probabilité pour que ce nom de « Vinland » (terre des vignes – sauvages) désigne toutes les nouvelles terres découvertes à la fois par la glace comme par les Vikings d’Erik le Rouge telle Terre-Neuve, le Canada, le Groenland, l’Island ou d’autres îles septentrionale à jamais englouties par les eaux ou cachées par les glaces.
Notre bon malouin malin Jacques Cartier n’aura donc pas été le premier ni le derniers des Européens à construire sa cabane au « village des cabanes » alias « Canada » ou encore « Stadaconé » et enfin « Québec »
Tiens à propos, notre bonne ville de Québec fêtera le 3 juillet prochain le quadri centenaire de sa fondation : Il faudra jeudi que je me fende d’un ICul de circonstances, pour ne pas dire d’un ice-cul !
Illustration : Carte (contestée) de 1434 faisant apparaître pour la première fois à l'Ouest le «Vinland » et donc probablement l‘Amérique. (Source Wikipedia)
Fin de loup
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