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Martin-Lothar

Tu es Paul…

2 Septembre 2007 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Le Dico

Le squelette des Paul
Le beau et électro-acoustique Zetron (qui est toujours content ; a parfois un beau Paul haut et qui est en lien aussi à droite, pub) m’a violemment cassé sur l’épaule ma question du jour n° 236 par un commentaire juste, concerné, appliqué et impliqué.

En effet et en bon François, les prénoms « Paul » et « Paule » ne se prononce pas de la même façon.

Si l’être ainsi baptisé a un popaul, on doit prononcer « pol » (comme « col » ou « bol » c’est-à-dire avec un « o » ouvert tendant vers le « a » sans toutefois allé jusqu’au pal.
A l’opposée (et non à l’inverse – quoique) s’il s’agit d’une meuf, d’une enceinte Paule ou d’une née Paule et que le prénom se termine avec un « e » (pas un nœud, pff !) il faut émettre une syllabe fermée, accentuée grave comme pour « épaule » sans aller jusqu'au fond du pôle non plus.
Bref, le « L » est aérien et s’envole, alors que le « e » est terrestre, d’eau profonde, souterrain voire autiste.

Les musiciens diraient sans doute qu’entre les Paul hauts sans œufs qui ont mâle à l’épaule et les Paule nées au pôle ou non et autres Paule cas, il y a un bémol, mais non d’abée môle.
Sauf erreur de ma part, c’est bien le seul prénom voire le seul mot français qui se prononce différemment selon qu’il est masculin ou féminin.
Il y a bien le mot « os » qui est un gosse au singulier et qui se gausse en pluriel alors qu’il a le même « sque-lettre » !

Paul et Mickey ou les Waterloo des waters loups
Par son commentaire aussi, Zetron m’a rappelé une sombre bataille de mon enfance.
Alors que j’avais neuf ans, ma famille émigra de ma Picardie natale vers l’Ile de France Parisienne, tête de chienne.
Je passai ainsi non seulement d’une école privée, urbaine et catholique à une communale champêtre et républicaine, mais je quittai aussi un monde de sons pour un autre.

Mon nouvel instituteur enseignant évidemment un Français académique, colbertiste, juleferrien, centraliste, polarisé et parisien ne l’entendait pas de cette oreille et n’a jamais admis qu’un petit Picard (con et gelé) de mon origine et de ma condition ne fasse aucune différence entre l’aigu et le grave, notamment pour ce qui concerne les « é, è, ê » et les « os » des Paul ou d’autres membres de cette belle académie.
De plus (ô infamie, ô rage et désespoir !) comme les Ch’ti de Ch’Nord (le chtimi étant une variété de Picard, je le rappelle) je prononçais les « a » comme les « o » et vice vertu.
En Picardie en Somme, tout est aigu et rien n’est grave en somme et les Paul n’ont pas de sexe ou sont toujours des gars (ou des go)
A neuf ans, je ne disais pas « un chat » mais « un chot » que l’animal fut un chaud lapin ou pas ou qu’il ait du chien ou non
D’ailleurs, le chat en Picard (d’Amiens) se dit : « en’ cot » (n’ko)
Bien évidemment, je prononçais « Paule » et pôle comme « Paul »

Bon aujourd’hui, je fais la différence car d’une manière générale en France, les accents « régionaux » sont réprimés (et souvent autocensurés) au profit d’un parler parisien plat comme ma main et l’on entend rarement sur les chaînes du PAF national (radio ou télé) les accents chantants des quatre coins de l’hexagone (comme disait l’autre) ou de la Francophonie : Il n’y a toujours et hélas bons becs que de Paris, fortifiés, enfermés, momifiés et jamais libérés…
Ce sont pourtant ces différences régionales qui font vivre ou survivre une langue, mais bon…

Pour parler franc, sinon français, mes premiers mois franciliens furent donc assez pénibles de ce côté (cathé) et de ce catéchisme-là…

Tiens, à propos de catéchisme et de Paul…

Le Paul qui faisait l'épitre sur l'épaule de Pierre
Le calembour est la fiente de l’esprit qui vole (Victor Hugo)

Encore faut-il que l’esprit vole mon bon Victor et qu’il soit libre de toute sclérose, hypocrisie ou autre vanité académique et momifié.
Il peut causer le Totor, lui qui cultiva le calembour peu ou prou en écrivant notamment « Dis moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu hais » !

Car en vérité, je vous le dis mes frères de tout sexe, le prénom Paul se prête au calembour et au jeu de mot tout aussi bien que celui de Pierre.
Deux prénoms de blogueurs (en lien à droite, pub) mais aussi de deux apôtres et pas des moindres car ils fondèrent dans la romantique Rome antique, tels Remus et Romulus, l’église catholique apostolique et romaine.

 

BotticelliLamentation

 

Pierre en bétonnant les fondations en pierres ; Paul en écrivant la publicité sur son épaule.

Les anciens de tout poil et de toute langue usaient du calembour bien avant que Jésus de chez Christ Père et Fils fasse le fameux : « Tu es Petrus et super hanc petram  Ecclesiam meam aedificabo » (Matthieu 16.18-19) ou « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon église »
A l’origine, cette phrase fut sans doute prononcée en Araméen (la langue des apôtres et de leur gourou) où ce jeu de mot marcherait aussi comme sur des roulettes qu'en Latin en Grec et en Français.
Le doux Jésus pour pouvoir dire ça, il a ramé hein !
En Araméen, Pierre portait le nom de « Képha » qui signifie « rocher »
Il est certain que ça n’aurait pas eu tant d’écho avec le prénom « Paul » car un « Tu es Paul et sur cette épaule, je bâtirai… » ne va bien qu’en Français que le Christ ne parlait pas (Hou le cancre !)

Comme quoi le jeu de mot et le calembour sont des outils redoutables et efficaces pour l’écrivain, le poète ou l’orateur.
Jouer avec les mots, c’est entretenir, lubrifier, graisser, restructurer, dépoussiérer son esprit.
Les mots ne sont que des outils comme la truelle, le marteau, la scie, le clou, la pierre à polir (1) le couteau à huître la pierre ponce (pas Pilate hein !) et le parfait artisan n’a souvent d’amis que ses outils et n’a de cesse de les fabriquer, les élever et les entretenir bien mieux que ses enfants parfois.
Et un bon mot est toujours à faire et à repasser (à du beau linge ou pas)
Ah mais !
Rompez mes frères.

(1) « Pierre à Paul lire » : Avouez que celui-là est beau et de circonstance

Illustration : Sandro Botticelli (1445-1510), lamentation sur la mort du Christ avec Saint-Jérôme (ou Jean le Baptiste ?) Saint-Paul, Saint-Jean (Evangéliste ?), Saint-Marc ?, Saint Pierre, la Vierge, Madeleine et une sainte non identifiée. Tableau peint vers 1490 pour l’église Saint-Paul de Florence et acquis plus tard par un certain Roi de Bavière. (Actuellement à la Pinacothèque de Munich, le tableau pas le roi hein !) Les géomètres et les symbolistes apprécieront (ou pas)

Fin de loup

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T
Là je suis pas satisfait de mon Com/Com... Ce n'est pas écrit que dans Wikipédia que Pierre s'appelle Simon... A ce compte là, "Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon église" est aussi écrit sur Wikipédia... j'ai quand même autre chose à foutre que de lire des pages Religion de Wikipédia pour écrire un commentaire...
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L
petite info, pour ceux que çà interesserait, ou amuserait.En Syrie (au sud), il existe une petite ville nommée Maalula où l'on parle encore l'araméen.Coup marketing pour les touristes?Bah.. çà doit pas rapporter grand chose vu que le tourisme en Syrie hein?Je relit actuellement un bouquin de Théodore Monod, qui lui aussi rigole très fort, et sans se cacher, devant les conneries que la religion catholique cherche à nous faire avaler (il est pourtant très croyant).Je suis tombée à l'arrêt devant un passage fabuleux. Monod se demande, comme nous nous le demandons souvent nous aussi, comment un Dieu parfait par définition, et tout puissant, a pu créer un monde où autant d'atrocités se déroulent chaque jour (même à l'intérieur même de la nature, sans intervention humaine)Réponse hallucinante: Peut être parce que Dieu n'est pas tout puissant!Il sourit, et rajoute que cette théorie n'est pas très conforme à la "doctrine officielle", issue du Concile de Nicée, mais que "rien ne prouve que les décisions de ces vénérables évêques représentent la vérité même".Théodore, je crois bien que je t'aime!
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L
JC (pas Jakou le HLM de Paris ni Jules Cesar le proxo du Colisée mais l'autre )etait, est et sera toujours : Dieu le pere ,le Jesus le fils et Colombe le saint esprit.muni donc de cette particularité il parlait et le fait toujours toutes les langues de l'univers.Alors pour ce qui est des jeux de mots laids pour gens betes (bof trop connu celle là)Faites lui confiance pour avoir dit :Rendez à Martin ce qui est à Lothar (non mais !!)
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V
Tout çà, c'est sans méchanceté, juste pour faire la causettemerci
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V
susceptible l'empereur ?explique-moi un truc, stp, quel intérêt Jésus aurait eu à coller à ses disciples des noms latins ? d'autant qu'ils allaient prêcher surtout chez les pauvres qui, eux, ne le parlaient pas, le latin.A l'époque, les romains étaient des occupants.Tu donnerais des noms d'occupant alors que tu prêches une religion monothéiste contraire à celle des romains ? L'église catholique (romaine) n'aurait-elle pas rajouté son grain de sel quelques siècle plus tard pour que çà l'arrange ?
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M
Zetron : Une fête pas loin de la Saint-Jean en plus, mais j'en ai déjà parlé...Partimou : rompez le pain Paul comme en dit en BretagneTipierre : Méfiez-toi un peu de Wikipédia et arrête de boire du coca.Lycaon : Ah, sublime ! Quel pro tu es !Joël : Bienvenu. Cette note ne parlait pas de Lacan, dira t-on.Voyageur : C'est à moi que tu causes ? Jésus parlait l'Araméen et le Latin voire le Grec, je l'ai précisé.
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V
Parce que vous croyez réellement que Jésus, né juif, ayant reçu une éducation pour être rabbin, porteur d'un message d'une religion monothéiste d'un peuple sémite, a donné des noms latins (Petrus, Paulus... machintrucmus) à ses disciples. Et il aurait dit après "rends à César ce qui est à César... et à Dieu ce qui est à Dieu"On vous ferait avaler n'importe quoi ! ! Vous croyez que la bible est parole d'évangile ou quoi ?
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J
N'empêche que c'est quand même un sacré coup de peau (de pot? de paul pot?) que ce calembour marche dans toutes les langues. Quand on pense que les italiens continuent d'appeller leur enfant Pietro et leurs pierre pietra, les anglais leur filles Stone et même Sharon Stone... On est émerveillé devant tant de clairvoyance de la part de Jésus le rescussitu. Tu prétends qu'il a ramé mais je pense que dans le fond, c'était un don du ciel ce sens du calembour. Il y a qu'à lire Lacan pour s'en rendre compte, ce pauvre Lacan qui avait la maladie de la pierre. J'adore faire des calembour que personne ne comprend. Chercher bien, vous verrez, Lacan ne fait rien à l'affaire... seul Jésus peut nous sauver.
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L
dialogue entre Jesus et Simon Pierre JC : Tu es Simon et sur Ces Six monts, je bâtirai mon église.SP : Rome possede sept monts cela ne cole pasJC : Alors change de prenom et le calembour est jouéDialogue rapporté par Thomas qui croiait en ce qu'il voyait (donc ayons confiance aux propos rapportés).
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T
Je crois en fait que le calembour est tombé sur "Pierre" par hasard, parce qu'avant ce calembour, il s'appelait quand même Simon...Saint Pierre est Simon, fils de Jonas, Michel Jonasz qui a d'ailleurs chanté "Pierre Ponce"... Tout était programmé...
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P
"Rompez mes frères"perlimpinpin
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Z
Longtemps je me suis demandé pourquoi les Pierre et les Paul avaient leur fête le même jour (29 juin).Maintenant j'ai compris, c'est parce ce sont les prénoms les plus rigolos du monde ^^
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