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Martin-Lothar

Trois runes de circonstance — 2/3 — Nietzsche

7 Décembre 2024 , Rédigé par GJG Publié dans #Runes, #Nietzsche, #Bosch, #Angoisses

Trois runes de circonstance — 2/3 — Nietzsche

J'ai trouvé ça au fond de ma tanière parmi les feuilles et les ossements :

« L’État, c'est ainsi que s'appelle le plus froid des monstres froids, et il ment froidement, et le mensonge que voici sort de sa bouche : «  moi, l'État, je suis le peuple. »
C'est un mensonge ! Les créateurs, ce furent ceux qui créèrent les peuples et qui accrochèrent une foi et un amour au-dessus d’eux : c'est ainsi qu'ils servirent la vie.
Les destructeurs sont ceux qui tendent des pièges pour des multitudes et les appellent l'État : ils suspendent au-dessus d’eux un glaive et cent appétits.
[…]
Mais l’État, lui, ment dans tous les idiomes du bien et du mal ; et quoi qu’il dise, il ment — et ce qu’il possède, il l’a volé.
Tout est faux en lui ; il mord avec de dents volées, lui qui mord si volontiers. Même ses entrailles sont fausses.
[…]
Il nait beaucoup trop d’humains : pour ceux qui sont en trop, on a inventé l’État.
[…]
Regardez-les-moi ces superflus, ils volent les œuvres des inventeurs et les trésors des sages : leurs vols, ils l’appellent culture — et tout leur devient maladie et revers.
[…]
Tous ils veulent accéder au trône : c’est leur folie — comme si le bonheur était assis sur un trône ! C’est souvent la boue qui est sur le trône — et souvent aussi le trône sur la boue.
[…]
Là où cesse l’État, c’est là que commence l’homme, celui qui n’est pas superflu : là commence le chant de ce qui est nécessaire, la mélodie unique et irremplaçable. »

(Friedrich Wilhelm Nietzsche (1844-1900), De la Nouvelle Idole, Ainsi Parlait Zarathoustra)

Note : voilà que Nini à travers son Zaza (sa madame Bovary) s’en prend à l’État-Moloch — tel Don Quichotte aux moulins à vent.
Mal lui en a pris, parce que le bouquin fut un bide retentissant.
Très mal compris quoi et encore de nos jours.
L’État, cette nouvelle idole ; ce veau d’ordures…
Faut dire quand même que derrière l’État teutonique de 1883, les « hommes d’État » qui manœuvraient les institutions de l’époque et de là-bas, ainsi que les hommes de leur peuple de « gueux » furent d’un tout autre calibre que ceux d’aujourd’hui. Ils avaient encore tous un peu de plomb dans la cervelle et non pas le cerveau dans la poche, voire dans la merde.
Nos « zélites » de chez aujourd’hui ne sont plus vraiment du même tonneau et si vous n’êtes pas convaincus, allez lire maître Hashtable.

Bon, ce n’était pas forcément mieux avant, c’est sûr, mais nos grands-pères et mères ne foutaient pas de la dette merdique dans leur monnaie ou leur avenir.
Ils savaient planter les choux et les sous.
Ils savaient peut-être encore qu’un bon métier vaut mieux qu’une médaille en carton ou qu’une « charitable » subvention soutirée à d’autres et ils se doutaient parfois qu’un politicien est le plus souvent un grand maître dans l’art de l’escroquerie.
C’est triste à dire, mais les pires lecteurs et les plus ignobles apôtres de Nietsche, de Marx et de Mao ont été des politiciens ou eux-disant « hommes » d’État…
Nos illusions ne sont jamais perdues pour tout le monde et l’humanitaire devient de plus en plus inhumain, ma bonne d’âme.

Illustration : Hieronymus Bosch, Tryptique du Charriot de Foin, 1500-02, huile sur toile, 135 x 190 cm, Museo del Prado, Madrid, Europe.

Fin de loup

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