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Martin-Lothar

Rune — Le capitaine Morpion — Théophile Gautier

8 Février 2013 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Runes

J’ai trouvé ça au fond de ma tanière parmi les feuilles et les ossements :

CourbetOrigineMonde.jpg

La mort, l’apparition et les obsèques du capitaine Morpion

 

Cent mille poux de forte taille

Sur la motte ont livré bataille

A nombre égal de morpions

Portant écus et morions

...

Transpercé, malgré sa cuirasse

Faite d’une écaille de crasse,

Le capitaine Morpion

Est tombé mort au bord du con.

...

En vain la foule désolée,

Pour lui dresser un mausolée,

Pendant huit jours chercha son corps...

L’abîme ne rend pas les morts !

...

Un soir, au bord de la ravine,

Ruisselant de foutre et d’urine,

On vit un fantôme tout nu,

A cheval sur un poil de cul.

...

C’était l’ombre du capitaine,

Dont la carcasse, de vers pleine,

Par défaut d’inhumation

Sentait la marolle et l’arpion.

...

Devant cette ombre qui murmure,

Triste, faute de sépulture,

Tous les morpions font serment

De lui dresser un monument.

 

(Théophile Gautier, 1811-1872, Poésies Libertines, vers 1850, Edition limitée, 1935.)

 

 

Note : Nous venons d’apprendre, entre deux guerres exotiques, trois averses de taxes incroyables, quatre pluies d’impôts vexatoires et cent mille pitreries de souche ou pas qui nous tombent tous graves sur la gueule comme la vérole le SIDA confiscatoire sur le bas clergé breton français moyen que le morpion était en voie de disparition.

Cette éradication, ce génocide, viendrait de cette mode voulant qu’il soit désormais au poil de se mettre à poil sans poil, bref, de s’épiler partout sur le corps parce que c’est comme ça, ma bonne d’âme.

C’est vrai que les poils du nez, des oreilles, du menton, du cul, des aisselles et surtout du pubis (de chez tout sexe), sont comme nos bons parlementaires et autres potentats médiatiques et clownesques d’aujourd’hui et hélas de demain encore et en corps institutionnels, subventionnés ou pas : inévitables, inutiles, couteux, laids, exigeants, parfois trop touffus et toujours susceptibles d’attirer à nos frais exclusifs et charitables, tous les parasites — voire toute la misère du monde — qu’ils engraisseront festifs et démocrates avec toutes nos mânes fiscaux, sinon toute notre imbécile patience de béats carterpillés depuis des cierges et des siècles, ah, mais.

Le pou du pubis (pthirus pubis), communément appelé morpion ou morbac, est un insecte suceur (de sang, et pas d’autres choses — bande de dégoutants). Il appartient au sous-ordre des anoplura ou anoploures, c’est-à-dire, au pou de l’homo (voire hétero et plus si affinité élective ou pas) de chez sapiens sapionce.

Sa CAF préférée se situe entre les jambes velues de gens de tout sexe et de tout âge qui ne sont pas trop pointilleux sur un corps-à-corps inopiné, voire inespéré et en tout lieu, avec des personnages plus ou moins connus (mais bon, on n’est pas de bois hein ?).

Rassurons-nous, le morpion n’est pas trop dangereux, car il y a vraiment pire comme parasite : les myriades de moralisants conseilleurs — jamais payeurs, mais subventionnés jusqu’à l’os et ad vitam aeternam — qui vous font galérer jour et nuit, bande de cancres las panurgiens !

J’ai sucé ce poème — si j’ose dire — d’un recueil intitulé « Poésies Libertines de Théophile Gautier » édité à 250 exemplaires sur papier d’Arches en 1935, en souscription (d’amateurs éclairés), par un bibliophile inconnu et imprimé par monsieur Durand, artisan à Chartres, rue Fulbert.

J’ai hérité de l’exemplaire n° 101 d’un ancêtre que je juge le seul capable de s’être lancé dans une telle entreprise, sachant que « la mort du capitaine Morpion » est sans doute un des poèmes le plus « présentable » du lot.

Il nous faut surtout savoir que ce poème de Gautier, aux vers octosyllabiques datant d’au moins de 1855 et fort bien troussés ma foi, a inspiré la plus célèbre chanson paillarde française qui soit : « de profondis morpionibus » gueulée par des générations de carabins, de rapins, de libérables, de 4zarts, de sportifs en car de retour, de voyous de tout crin ou encore de basochards de tout poil, avinés ou non. Tous ensemble :

— De profondis mooorpionibuuus…

Je ne sais pas si ce truc est encore chanté dans les chaumières ou autres corps-de-garde.

Étant moi-même un gros con inculte, j’ai mis en illustration de ce poème le tableau représentant un autre fameux con et intitulé « L’origine du Monde » de Gustave Courbet qui, tout le monde le sait ou pas, était un des ennemis « politiques » de Gautier, d’Hugo, de Musset, de Baudelaire et tutti de chez Quanti. Mais bon, tous ces gens-là sont morts et enterrés comme le capitaine Morpion ou le capitaine Fracasse et je trouve cela fort à propos (le tableau, pas leur mort hein !).

Alors...

 

Fin de loup

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S
<br /> Mais où donc vas-tu chercher tout ça ?<br /> <br /> <br /> :)<br />
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M
<br /> <br /> STV : derrière-moi, dans la bibliothèque qui croule...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Vous savez d'ailleurs qu'à ce qui paraît, on lui a retrouvé la tête, à l'Origine? Une jolie tête à la mesure du reste.<br />
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M
<br /> <br /> Monsieur : oui, je sais. Ce serait très fumeux comme découverte d'ailleurs. Nous sommes tous des têtes de con savez-vous ? Bien à vous.<br /> <br /> <br /> <br />
W
<br /> Le morpion est mort, vive le sarcopte :)<br />
Répondre
M
<br /> <br /> Werewolf : les zonbies-morpions s'en ré-gale d'avance !<br /> <br /> <br /> <br />