Personnage — Tarzan - Edgar Rice Burroughs
3 Janvier 2012 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Tarzan
Ce fameux garou, homme-singe ou singe-homme, comme on le pensera ou pas, est né en effet et en 1912 (zeugme !), de l’imagination d’un Étasunien nommé Edgar Rice Burroughs (1875-1950).
Tarzan a cent ans.
Ça ne nous rajeunit pas hein, mais ça devrait quand même te laisser grand Pan, toi, sinon pantois.
Cela étant, que Tarzan ait douze ans ou cinq cent mille ans, il y aura toujours et à jamais derrière, cette figure impossible, littéraire, BD dessinée, cinématographiée, souvent ridicule et virtuelle en diable ; il coulera toujours dans cette moelle épinière, dans ce squelette de pseudo homo sapiens-sapionce, l’hydromel sacré, la soupe mythique qui a fait et fera encore aller, ou grandir l’humanité, pour des cierges et des siècles, ah, mais.
Parce que nous sommes tous des Tarzan, des Jane et des Boy quelque part, surtout par nos temps qui courent ou pas.
Tarzan a cent ans, Tarzan est éternel, parce que Tarzan est un besoin de l’homme, du loup, de l’ours, de la mouche, du coche, du chien, de l’éléphant, du tigre, de la girafe, du cancre las (ou pas), du renard, de la belette comme du singe.
Toutefois, Tarzan du haut de son siècle, de ses lianes et de ses arbres n’est qu’un jeunot, un petit djeune de notre enfance de banlieues fleuries ou incendiées : il ne sera jamais que le fils de bien d’autres enfants sauvages : ceux de Rousseau, de Robinson Crusoé, de Victor de l’Aveyron, de Mowgli, de Peter Pan, d’Huckleberry Finn, et cetera de chez Toussa & Cie Unlimited.
Parce que Tarzan est un besoin de l’homme de tout sexe, âge, poil et horizon.
Pour tout vous dire, je n’ai pas (encore) lu le texte original d’Edgar Rice Burroughs (je ne le trouve pas, même en anglais ou en chimpanzé !), et j’espère y découvrir autre chose que les bêtises à pleurer que le cinéma (entre autres) a fait de ce héros : un type (incarné par l’acteur Johnny Weissmuller) né ou élevé dans la jungle primaire et qui, à vingt ans vous cause un anglais oxfordien, shakespearien de first class ; qui, tous les matins du monde de sa forêt africaine made in Club Med est aussi rasé, parfumé et coiffé de près qu’un ministre de la culture en cocktail dînatoire un soir de réveillon, au Louvre ; un bonhomme qui, malgré toutes les épines jungleuses, les dents de crocodiles, les serpents, les crocs carnivores affamés, le SIDA des rhinocéros, n’a aucune plaie ni cicatrice visible, ni aucune marque rouge honteuse de mercurochrome ; un gars qui porte des slips pure peau bling-bling taillés par Channel-Léopard à faire pâlir Kevin, Klein, voire tous les petits bateaux du monde.
En plus, il arrivera à se trouver — au hasard hein ! — un jour, une meuf du tonnerre de Zeus ou du canon de Vénus, poubelle tu meurs pour aller danser, sa Jane (incarnée par l’actrice Maureen O'Sullivan) avec qui il fait son crac crac des familles pour produire Boy, le plus beau, gentil (et crétin) petit garçon du monde (incarné par l’acteur Johnny Sheffield).
Faut le faire hein ?
Et je ne vous cause pas de la bonne, la femme de ménage, cette conne Cheeta…
Il n’a que de la chance ce mec ! (Et un bon impresario aussi)
Toi Tarzan ; moi Martin Lothar.
Surtout que j’ai appris récemment que ce Tarzan de mes deux ne serait en fait qu’un plagiat d’un autre héros (français Môssieur !) nommé « Saturnin Farandoul » (ça ne s’invente pas, demandez donc à monsieur Google, à madame Yahoo ou au petit Bing) créé 33 ans avant par Albert Robida (1848-1926)
Douze ans avant, un certain Joseph Conrad portait sur l’Europe, sur l’Occident et sur l’Afrique et ses nègres jardins un autre regard, cruel, perçant, comme une flèche lancée droit « au cœur des ténèbres »
Mais bon, foin de tout podium et de tout enfer : celui des sauvages que je préfère sera toujours mon Mowgli, la Grenouille-Garoue (élevé bio et avec amour et ordre par les loups, éduqué par un ours, pote d'une panthère, défendu par un serpent, ennemi intime de ces salauds de singes de Bandar Log et d’autres chiens rouges et qui a couru pieds nus et tout cru dans la vraie jungle des hommes, je vous le dis)
Allez, on t’aime quand même NOTRE Tarzan, vieux machin centenaire ; reste avec nous et si tu veux nous plaire encore, présente-toi donc aux prochaines présidentielles du Frankistan : je voterai pour toi, car même tout nu en peau de bête et parfumé par l’Oréal, tu seras encore le moins bouffon de tous ces clowns à sifflets, à roulettes et à lunettes qui veulent nous gouverner — ou pas.
Fin de loup
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