De la couleur du cheval d'Henri IV
31 Mai 2013 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Bestiaire
Le vieux mois de mai n'en peut mais d'attendre l'émoi de juin et mes blancs cerisiers derniers en sont devenus verts d'orage, sinon de feuilles.
Souhaitons que leurs fleurs blanches, vierges et pures, fussent butinées vertement par de noires et jaunes abeilles pour que juin les fasse rougir du fruit des fendus comme ma pomme.
C'est la saison des vers et surtout des verts divers et de toutes nuances, de toute beauté et de tout crin.
À propos de crin blanc ou pas, venons-en au cheval fameux du bon roi du même métal, cet Henri ivé qui inventa les mamelles, les labourages, les pâturages, Ravaillac, les dessus de lit, Paris, le veau bien, la messe et surtout, la poule au pot et le cheval blanc.
Cheval blanc ou pas d'ailleurs, car la couleur du cheval blanc d'Henri Ivé restera à jamais une des grandes énigmes de l'Histoire de France (et même de Navarre, en l'occurrence), sachant que la majorité des Catholiques et des Protestants considèrent enfin apostoliques, que le blanc est tout sauf une couleur.
Or donc et subséquemment, la question qui tue tous les Français depuis la Saint-Barthélémy et la révocation d'Edith de Nantes (une ancêtre de Charlotte Corday), savoir : « Quelle était la couleur du cheval blanc d'Henri Ivé » n'est pas forcément aussi stupide que d'emblée.
J'ai évidemment la réponse à cette énigme digne du sexe des anges : le cheval royal était blanc, vert et bleu.
En effet, primo, nous savons de Marseille, de maître la Fontaine et de son renard réunis, que par exemple, le raisin blanc ou rouge peut-être aussi tout aussi « vert », c'est-à-dire, pas mûr, jeune, immangeable, acide, corrosif, inutile et éjecté illico en coulée nauséabonde.
Secundo, nous savons également de notre service militaire ou d'un internat de toutes grilles que le premier bizut venu est un bleu et parfois même, un bleu-bitte souvent tout rouge.
Tertio, chacun sait que ce bon Monsieur Ivé avait pour pseudo « le Vert-Galant » et qu'il mît dans son pieu et de son épieu de nombreuses poules qui avaient alors vraiment du pot.
Voilà bien trois indices si troublants que l'on ne peut s'empêcher de supposer, et même de parier que le cheval blanc d'Henri était jeune, inexpérimenté, monté comme un âne et chaud comme la déesse Ka des hôtels ou autre lapin de gars-reine et que dès lors, il ne pouvait qu'être blanc, bleu et vert.
CQFD.
Des questions ?
Illustration : Kouzma PETROV-VODKINE, 1878-1939, Le bain du cheval rouge, 1912, huile sur toile, 160 x 186 cm, Galerie Trétiakov, Moscou, Europe.
Fin de loup
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