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Martin-Lothar

Chronique du futur derrière soi

27 Septembre 2008 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Quantiques du loup

J'ai vu plus loin que les autres parce que je me suis juché sur les épaules de géants. (Isaac Newton)

J’ai lu dans l’édition de septembre du magazine « la Recherche » un article d’Ethnologie pour le moins surprenant sur l’appréhension du temps que peuvent avoir certains individus de ce monde cruel.

Il s’agit en fait d’une ethnie amérindienne, les Aymaras, vivant sur les berges du lac Titicaca (très célèbre, par son nom, dans toutes les cours de récréation francophones) et qui placent dans leurs têtes et dans leur langue le futur derrière eux et par conséquent le passé devant eux.
Ces Aymaras sont sans doute les seuls sur cette planète à ne pas avoir — réellement — le reste de leur vie devant eux, mais dans le dos ! (Comme beaucoup trop d’autres, au figuratif)
Pour parler de demain ou de plus loin dans l’avenir, ils ont en effet des mots et des gestes balancés par dessus leur épaule comme nous le ferions en France en disant : « Tout cela est du passé que je ne veux plus voir ! »
Le présent est devant eux, tout près de leur corps, au  nombril sans doute, et quand ils regardent au loin l’horizon, ces Américains croient y voir leurs ancêtres se balancer parmi les nuages ou les étoiles.
L’explication de ce phénomène psycho-spacio-temporel tient dans le fait que l’avenir étant inconnu et donc invisible, il ne peut se situer que derrière nous, là où on ne peut le voir (car en vérité, aucun homme n’a encore des yeux derrière la tête !)
Remarquez, quand nous regardons un étoile dans le ciel, quelque soit notre langue ou notre race, il est évident que nous voyons aussi briller le passé devant nous, même si par anthropocentrisme primaire, nous considérons cet astre comme un objet plus que  présent et réel alors que physiquement, il n’existe sans doute déjà plus depuis des siècles et des siècles (et autant d’années-lumière)
C’est vrai qu’en regardant toujours le passé droit dans les yeux, au lieu de lui montrer nos fesses, on saura toujours d’où l’on vient et où l’on va et à cet égard, ces indiens Aymaras devraient être sacrés « descendants de la première humanité » car ils ont tout compris !

Cet article m’a donc plongé dans un abîme de perplexité sur les notions du temps, de l’espace et de l’espace-temps dans la foulée, que nous avons acquises par enseignement, par abstraction ou par expérience et qu’il faudrait sans doute revisiter d’urgence afin de les intégrer enfin dans une nouvelle théorie plus « réaliste » de l’univers en son « tutti quantique » ; dans un nouveau système du Grand Tout en son chaos de moins en moins recevable et compréhensible sur la terre comme au ciel.

Cela étant, que l’on soit Aymara ou d’autres berges, marcher à reculons est toujours dangereux et ça ne fait rien avancer sinon le mur des fusillés que l’on aura bientôt dans le dos… Et ce sera nos enfants qui tiendront les armes.
Allez, on avance droit devant les gens car le futur sera toujours quelque part pour les hommes de bonne volonté et d’intelligence !
Saturne et Vénus peuvent bien attendre un peu.

Illustration : Francisco de Goya y Lucientes (1746-1828) Saturne, dieu du Temps, dévorant un de ses enfants (1819-23) huile sur toile, (146 x 83 cm) Musée du Prado, Madrid, Espagne.

Fin de loup
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G
C'eut pu être Médée dévorant elle aussi ses enfants. L'infanticide n'est pas un apanage viril !
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M
<br /> Givinetta : Non Médée fois !<br /> <br /> <br />
M
Si je me souviens bien, personne n'avait tué Harry ! dans ce cas, difficile de déterminer l'heure du crime...
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M
<br /> Mifa : Je ne connais pas tous mes classiques, hélas...<br /> <br /> <br />
M
Fascinant, Ysengrin, comme toujours. J'ai vu une exposition d'art contemporain (""aaaïiig sacrilège) du Gentil Garçon (qui est une sorte de playmobil pervers) basée sur cette vision particulière du Temps. Je vais en poster des exrtaits sur mon blog pour ceux que ça intésesse.
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M
<br /> Monsieur : J'ai vu.<br /> <br /> <br />
L
li suffit de se retourner pour l'avoir devant. Pas compliqué.
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M
<br /> Mère Castor : En se retournant, on l'a dans le dos, comme tout le reste d'ailleurs.<br /> <br /> <br />
B
Le langage, sa grammaire, son vocabulaire, conditionne notre façon d'appréhender le monde. Ça me fascine.<br /> Dans certaines langues en fonction des besoins, le lexique s'enrichit, on diversifie et affine sa pensée.<br /> Oui, ça me fascine.<br /> Mais le futur derrière, ça m'étonne.
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M
<br /> Berthoise : Le futur est partout et nulle part à la fois, mais il existe ! Il n'y a rien de plus quantique en fait<br /> <br /> <br />
P
Moi aussi, j'ai mon avenir dans mon sac à dos quand je pars randonner (si je n'oublie pas le casse croute)
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M
<br /> Prax : Quand l'affaire est dans le sac, c'est toujours du présent...<br /> <br /> <br />
S
Les peintures noires de Goya sont fabuleuses.<br /> Le présent n'existe pas: Ici et maintenant est il enseigné dans le zen. Ici je veux bien mais maintenant est déja du passé quand on se le dit. Tiens maintenant hop, fini. Je ne suis qu'une créature du passé.
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M
<br /> Saturnin : A demain alors !<br /> <br /> <br />
M
Le temps et l'heure ne veulent pas dire la même chose, ni même le moment que l'on place où on veut, et d'ailleurs tout ça ne veut plus rien dire quand on a faim ni quand on dort, et je me souviens de ce gamin, dans "Mais qui a tué Harry ?", qui avait aussi un calendrier particulier. L'important est de connaître le code, non ?
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M
<br /> Mifa : Bienvenue. Ce n'est pas moi qui ai tué Harry : Je ne serai pas là au moment, ni au lieu du crime.<br /> <br /> <br />
G
Cet article que tu viens de poster demain me paraît d'une grande portée philosophique et je l'ai expliqué pas plus tard que lundi prochain a mes élèves qui ont été fascinés et en parleront dès hier à leurs familles médusées ...
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M
<br /> Gothic : Je repondrai avant-hier à ce commentaire qui n'a jamais écrit demain par quelqu'une de pas née aujourd'hui même.<br /> <br /> <br />