Une fausse légende de Phos
12 Septembre 2007 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Quantiques du loup
Un mythe est une histoire fondamentale que tout le monde connaît déjà. (Michel Tournier, le Vent
Paraclet)
Jamais cigale ne languira dans l’air flamboyant, d’un chant brosseur de houle des mers
embaumées.
- Mon père Ulysse, reviendra-il ce soir ?
La mère ne répondra pas ; trop occupée à huiler les mies dorées de miracles savoureux
Nomme sa sœur Phèdre, Circée ou Ariane qu’importe, elle est la déesse de ce festin mythique.
- Télémaque, mon neveu, cesse donc de te tortiller ainsi. Tu sais bien ce qu’il en est du destin d’Ulysse et de ses
gens.
Pains d’olives croustillants de régal sous le naos des palmes ombrageuses où non jamais, la cigale ne languira de
ces si lentes touffeurs.
- Té, vé, là-bas, Pénélope, n’est-ce pas ce Jason de la gazette du port
?
Un vent d’haleine tiède frissonne les lombes mordorées de l’enfant rêveur
- Avec la femme du boulanger : Nous allons bientôt manquer de pain ?
Pains de soleil et d’eau en sentences de lavande et de thym tiédissant à deux langues d’une mer salée bleue : Jamais cigale ne languira en son
spectre du liège séculaire braisé d’aiguilles fauves ou de jades
- Peuchère, ma Tantine, mon père Ulysse sait chauffer
le four et frapper les pâtes.
La mère ne répondra pas ; trop occupée à huiler les mies dorées de l’amour
savoureux
Bourdonnement dans l’ombre de l’agave où jamais cigale ne languira.
- Femmes, contez-moi des histoires d’Ulysse et d’océan, d’aveugle et puis d’Achille !
Sur les galets chauffés, l’enfant lèche seul, la cloche du quignon régalant. Herbe royale, ce basilic est bien le dragon de l’estragon
- Télémaque, tu n’as plus l’âge d’aller nu ; remet ta tunique et tiens-toi droit.
Il est vrai que dans la moiteur du sable granulaire, son sceptre s’étire faisant flèche torride de toute chair.
Rousse et mâture, jamais cigale déchaînée ne languira sous les rouvres liégeux
- Bonne mère ! Ma tunique unique est déchirée, tu le sais bien !
Grand murmure dans l’ombre de l’agave où jamais cigale ne mourra d’une senteur de muscade.
- Ta bonne mère en fera sa couture de ce soir, comme chaque jour.
La mère ne répondra pas ; trop occupée à trier ses feuilles de laurier gourmand et jamais cigale brûlante ne languira sur les écorces
friandes.
- Il faudra coudre ce soir sinon Ulysse en fera son pastis
Jamais cigale vivante ne languira de tant de gourmes vibrantes.
Sur une peinture de Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898) la colonie grecque à
Marseille.
Fin de loup
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