La musique de l’homme -araignée
21 Juin 2005 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Nature & sciences
C’est la fête de l’été,
C’est la fête des festivals,
C’est la fête des fêtes,
C’est la fête de la canicule et de la pollution.
L’humanité se déshabille avec plus ou moins de bonheur ; le soleil s’habille de plomb et l’air de l’oxyde du même bois et d’autres métaux encore plus lourds.
L’automobiliste parisien pète les plombs parce qu’à cause de la pollution, il est obligé de rouler 20 kilomètres de moins.
C’est du Kafka parce qu’il roule en moyenne à 2 kilomètres heures tout le reste de l’année.
Il doit donc rouler à moins dix-huit kilomètres heures (-18 km/h), si je calcule bien, ce qui n’est pas possible avec les bagnoles modernes même en marche arrière.
Mais que fout Monsieur Renault ? Régis, pas le chanteur.
Que fout PSA ? – Peugeot SA, pas le Parti Socialiste Agonisant.
Alors l’automobiliste parisien ne roule pas et klaxonne pesamment et fréquemment pour se désennuyer ; se faire voir ; faire voir sa belle auto et mettre un peu d’ambiance sonore dans cette ville trop silencieuse.
Parce que c’est la fête de la musique aussi et que le klaxon est un instrument de musique parait-il.
Le marteau piqueur aussi et les pots vérolés des motos aussi.
Et mon cul, c’est du poulet ?
Mais on ne fait pas de musique avec un poulet.
Ce soir, je me mettrai sur mon balcon comme tous les ans et je jouerai « au clair de la lune » à la flûte à bec (unique relique de mes études secondaires)
Mon concert ne dure généralement que trois minutes.
Cette année, il ne durera que deux minutes parce que je n’ai pas répété.
Inutile de vous dire qu’il n’y a pas foule à mon concert.
Mes seuls et fidèles auditeurs sont :
- Le chien du voisin qui s’arrête alors d’aboyer pendant ces trois minutes annuelles ;
- Ma plante verte – un ficus benjamina qui n’aboie pas, mais qui boit beaucoup en ce moment ;
- Des araignées qui sont mes colocataires à titre gratuit – j’ai le sens du logement social moi – et qui, je le sais et je le sens, m’accompagnent alors, en faisant tinter les fils de leur toile ; même si je ne les entends pas.
Un chef-d’œuvre universel et méconnu.
Comme ce blogue.
Comme les araignées d’ailleurs.
Moi j’aime bien les araignées ; le loup-garou est un peu spiderman aussi.
De loin quand même.

Je ne les bécote pas, mais je les tolère profusément et quotidiennement.
D’ailleurs, je le dis comme Monsieur le Commandant Cousteau le disait des requins : les araignées n’attaquent pas l’homme.
Les araignées sont des bonshommes pour l’homme, pour Cousteau et pour le loup.
Elles l’évitent donc parce qu’il pue des pieds et qu’il a le sang chaud.
Les araignées gardent leur sang-froid et vivent leur petite vie tranquille, comme les chats.
Les chats ne vont pas au cinéma ni sur le net, les araignées non plus, mais tels les célibataires franciliens, elles se font une toile de temps en temps pour arrêter de s’emmerder et pour attraper des rêves étranges et étrangers dans les courants d’air.
Et pour bouffer aussi.
C’est comme les esquimaux pour nous quand on regarde Spiderman ou qu’on se fait un blog.
Elles me débarrassent des parasites – comme spiderman nous débarrasse des méchants - et en échange, je leur fous la paix.
Surtout le soir, parce que j’aime bien avoir de l’espoir.
Sauf si elles sont trop près de mon lit : Virer à grands coups de pompe dans le train.
Parce que la nuit, pendant que je fais ma ronflette en si bémol mineur, elles seraient capables de venir faire du vélo dans ma tête.
Mon crâne n’est pas un vélodrome.
Mais je ne les tuerai pas pour autant.
Par contre, je crois que je vais bientôt aller étrangler le chien du voisin qui a un véritable tour de France arachnéen dans la tête celui-là – le chien pas le voisin.
Si, le voisin peut-être aussi finalement.
Tel chien, tel maître.
Tels citoyens, telle Europe.
On n’a que ce qu’on mérite finalement et nul besoin de se prosterner en prière devant une statue ou un mur : Personne ne viendra ; On ne peut compter que sur soi-même et les araignées.
Avant de m’endormir, j’écouterai un peu d’une musique d’été, pleine de harpes et de clarinettes, calme et rafraîchissante tout en regardant vibrer les étoiles à travers les toiles d’araignées au rythme d’une tarentelle (*) Napolitaine, d’une passacaille (**) ibère, d’une folia ou d’une chaconne :
C’est le CD
« All’Improvviso » Par Christina Pluhar dirigeant l’orchestre L’Arpeggiata. (Editions Alpha n° 512)
(*) : La danse Tarentelle vient de l’araignée tarentule (pas très sympa celle-là)
(**) La passacaille ou chaconne : danse à trois temps. Ce mot vient de l’Espagnol et signifie : passer dans la rue ou se promener dans la rue comme les jours de fêtes de la musique.
La chaconne est un genre de passacaille, mais dans un autre mode, si j’ai bien tout compris (Mode majeur : de plus de dix-huit tons)
Fin de loup
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