La mortelle une de miel de l’abeille (2/2)
20 Septembre 2007 Publié dans #Bestiaire, #Mythologie, #Piero di Cosimo
En vérité je vous le dis : Au commencement, les abeilles bourdonnaient et butinaient.
Elles étaient là et je pense qu’elles volaient déjà bien avant le commencement de tout ce que nous sommes et de tout ce que nous revendiquons avec si peu de foi, in fine.
Elles ont ensemencé la Pangée – Terre primaire, île Flottante et tremblante sur l’unique océan de nos abîmes en vortex, notre source originale et placentaire.
Elles étaient déjà là, leur ruche bien cachée dans le creux de l’arbre originel avec leur dard, leurs cellules, leurs mandibules et leur miel.
Elles étaient là bien avant les dieux, les prophètes, les apôtres, les bons ou les mauvais larrons car les abeilles sont les larmes des pères fondateurs qu’ils soient démiurges, archéobactéries, virus, divinités, fumeur noir, titans ou héros.
On raconte qu’elle furent les perles de sueur de Râ ou Rê le dieu solaire de la haute et de la désormais basse Egypte.
On dit aussi qu’en Olympe (en Arcadie ?) les apidés servirent l’hydromel et l’ambroisie à Zeus Dispater et à Héra Dismater qui engendrèrent, ivres alors, le mieux comme le pire… Le Grand Aléa vital…
A charge pour les héros et autres pionniers de distinguer le bon grain de l’ivraie, d’essuyer tous les plâtres ou d’éponger les vomis divins comme ils le pourront ou le voudront.
Le miel est un sperme solaire, le saviez-vous ?
Pas plus, pas moins.
Et nous sommes tous pétris de ce miel divin, traditionnel et essentiel, nous autres, soldats, moines ou serfs et nul de pourra s’en départir, ni s’en démunir : A peine de mort, de bêtise, de nullité et de néant.
Les conteurs grecs, aveugles ou pas, ont chanté depuis longtemps déjà la maladie des abeilles et la fin consécutive du monde.
Grâce à la magie de Protée (du Grec « protos », changement) fils de Poséidon et de Thétis, par l’œuvre et la foi du titan cerf Aristée (le Verseau, Cernnunos, Saint Hubert ?), fils d'Apollon et de Cyrène, père d’Actéon le chasseur lubrique, et par le sacrifice de quelques taureaux fiers, couillus, pas fous et purs, le divin essaim revécut.
Puis de nouvelles ruches se fondirent enfin dans un miel civilisateur per secula et seculorum.
Ah mais !
D’autres bardes, nordiques, germaniques, celtiques ou pas ou quelques runes vous conteront combien Thor, Lug, Epona, Toutatis, Esus, Odin et bien d’autres appréciaient et vénéraient les abeilles et leur miel.
Et puis loin des dieux enchanteurs ou damnés, la légende voudrait qu’à leur naissance, des abeilles se seraient posées sur les lèvres de Platon et de Pindare.
D’ailleurs notre philosophe platonique nous a bien décrit notre ruche caverneuse, sociale et universelle, du bout de ses lèvres emmiellées, sinon entre ses lignes : Tu n’es que soldat (pionnier, chercheur), moine (artiste, clerc, comptable, professeur, scribe ou artisan) ou serf (laboureur, ouvrier, éleveur, commerçant, jardinier ou cueilleur)
Si tu n’es rien de cela dans la grande ruche : Tu es parasite, prédateur, infant, roi ou reine et tu ne vaux pas grand-chose en fait.
On est emmielleur ou emmerdeur.
Ô mathématicien, ô géomètre, ne soit pas en reste, car le brillant Pythagore ne se serait nourri sa vie entière que de miel et d’eau !
Abeille, muse d’éloquence, de poésie, d’intelligence, de travail, de recherche inlassable et de bourdonnement spirituel !
Notre bonne vieille abeille est notre muse, notre Eros, notre Cupidon inlassable.
Elle est aussi et surtout un ange, un chérubin, un séraphin et autres des 72 putti quanti !
L’abeille est cet archange gardien (Michel, Gabriel ?) que nos folies, nos inepties, nos plaisirs idiots, nos jouissances vaines et fluo, notre insouciance ont tué ou endormi.
L’abeille est christique en diable et humainement divine !
Ami lecteur de tout âge, poil et sexe, si un jour une abeille étourdie se pose sur ta main ne lève jamais l’autre dessus : Tu te damnerais, croyant ou pas en n’importe quel dieu humain ou pas !
Reste zen ; Ne bouge pas ; admire-la ; réchauffe-la ; oriente-la de ta bonne vibration, de ton calme et de ton amitié et s’il le faut, sèche-la de ton haleine.
Puis, lève le bras au vent qui l’emportera avec ton amour et ton souvenir.
Jamais elle ne t’oubliera car tu seras désormais comme elle le vecteur lumineux de la grande ruche solaire, spirituelle et universelle.
Illustration
- Piero di Cosimo (1462-1522), la découverte du miel, Art Museum, Worcester
- Aristée, sculpture de François-Joseph Bosio (1768-1845) musées du Louvre.
- Lucas Cranach le vieux (1472-1563), Venus et Cupidon au pain de miel, aux abeilles et au cerf. National Gallery, Londres.
- Caravaggio (1571-1610), l’Amour endormi. Galleria Palatina (Palazzo Pitti), Florence.
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