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Un Manuel de Survie

Rune — Une balade quantique — Schubert

30 Janvier 2025 , Rédigé par GJG Publié dans #Runes, #Schubert, #Müller, #Divers et d'autres saisons, #Quantisme

Rune — Une balade quantique — Schubert

« Pourquoi éviter les chemins où vont les autres marcheurs et chercher des sentiers obscurs à travers les rochers enneigés ?
Je n’ai pourtant rien fait de mal pour éviter les foules. Quel désir insensé me pousse dans le désert ?
Il y a le long des routes des signes indiquant la direction des villes, et moi, je marche inlassablement, sans répit et cherchant le calme.
Je sens toujours en moi un plan immuable : il me faut prendre une route d’où nul n’est revenu. »
(Wilhelm Müller, 1794-1827, Der Wegweiser, Die Winterreise, 1824)

Tous les grands marcheurs devant l’infini des sentiers bien balisés connaissent ce signe croisé de rouge et de noir leur indiquant qu’ils ont fait mauvaise route et qu’ils risquent ainsi de récolter quelques bleus au corps.
Mais certains éternels enfants curieux de tout et de rien, amoureux de cartes improbables et d’estampes incroyables, ces marcheurs d’étoiles, ces aventuriers du possible, rouges de corps, blancs d’esprit et sans encore trop de bleus à l’âme, délaisseront le signe égal des chemins battus, tamisés pour suivre ce signe d’interdit et se perdront longtemps, peut-être, dans on ne sait quel labyrinthe sauvage.
Ils quitteront ainsi un bon moment leurs compagnons de route et les bons plans du jour ou de leur vie pour aller voir ailleurs s’ils y sont.
Ils les quitteront un peu comme un quanta quitte une particule pour suivre — probablement — une autre voie (voix ?) qu’elle.
Toutefois, la Terre étant ronde sauf preuve contraire, ces sales gosses retrouveront leurs congénères un jour ou l’autre vivants ou morts.
Tel est le destin des enfants égarés.

Le mot français « balade » (promenade) vient du latin « balare » (danser). La marche est une danse primitive et beaucoup de gosses aiment à danser en marchant pour aller au bal ou autre boite de nuit et de bruit.
Quand il prend une seconde aile, ce mot devient icarien et s’envoie en l’air et même dans les airs et se transforme en une « ballade », une chanson, une « marche » militaire ou pas ou au pas… 

Alors, terminons cette petite bal(l)ade quantique en chanson :

Qui se souviendrait encore aujourd’hui de Wilhelm Müller, un obscur prof de lycée né en 1794 à Dessau dans le Land de Saxe-Anhalt, un poète allemand plus-romantique-tu-meurs, si un certain Franz Schubert, un musicien autrichien plus-romantique-tu-meurs-une-deuxième-fois, n’avait pas mis certains de ses poèmes en musique, et même en « lied », en ballade, et encore en balade et enfin en route pour un « Voyage d’Hiver » inoubliable.

La citation en exergue de ce billet est une traduction (libre de moi) du vingtième lied « Der Wegweiser » (Le Panneau indicateur) D. 911-20 du cycle « Winterreise » (ou Voyage d'hiver D.911) de Franz Schubert.
Je vous propose une version interprétée par Dietrich Fischer-Dieskau (baryton) & Murray Perahia (piano) :

Fin de loup
 

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