[Je reviens à notre bien réel Curiosity de dans maintenant qui a quand même fait une rencontre du troisième type en découvrant de vrais Martiens...]
Parce que les dieux dans leur très grande paresse n'ont créé que trois types. Abel, Caïn et E.T. ou autres pseudos. C'est comme ça. Abel le bon couillon des familles, Caïn le méchant qui n'a qu'un œil et E.T. le Martien qu'on ne sait s'il est sympa ou salaud parce qu'on ne l'a jamais rencontré ni d'Ève ou du vert Adam dans une quelconque vallée de larmes ou autres écoulements naturels ou vineux. À part quelques illuminés, fumeurs d'herbes rigolotes ou siffleurs de breuvages alambiqués croyant aussi dur et profond que l'amnésie d'un politichien français qu'ils aient serré la pince d'un Vénusien lambda en goguette touristique sur Terre et qui n'auront de cesse de vous les gonfler en montgolfière tant que vous n'admettrez pas qu'ILS sont parmi nous.
Toujours est-il, qu'en décembre 2013, notre robot Curiosity a découvert les reliefs d'un très ancien lac martien dont on ne sait pas encore si la flotte y contenue fut potable et vivable pour un menu gardon des fritures, une baleine extra-terrestre, une langouste à maillot et à mayo, un requin-soucoupe-volante ou autre poisson de mars et pas d'avril. Mais bon, il y a eu vraisemblablement de l'eau sur cette proche planète bien que l'on pense qu'elle eut contenu plus d'acide sulfurique ou nitrique que de Ricard.
Bref, que du sursum corda pour espérer n'être pas sept milliards de Tout-seul dans ce putain d'univers à la noix.
…
Sur ce, début avril 2014, la caméra de Curiosity imprime une étrange lueur à moins de deux cents mètres de son lieu de labeur. Un de ses pilotes de chez NASA, pour rigoler ou se désennuyer un peu envoie sans plus de commentaires cette image sur son blogue et paf, c'est parti les copains, le buzz vibrant fait le tour de la planète Terre semant la bonne nouvelle d'une rencontre de ce beau, célèbre et inconnu troisième type des chaumières et des landernaux enfin réunis.
Hélas, ce n'était ni la flamme d'un feu de camp de scouts martiens, ni la lumière d'un projo de rave-party, ni l'enseigne d'une buanderie, ni la fusée d'un 14 juillet d'avril et de là-bas, mais le simple reflet d'un rayon solaire sur une roche métallique. Ce soleil est le même que le nôtre et le caillou brillant se trouve aussi un peu partout sur notre bonne vieille patate terrienne.
Bref, que du feu de paille. Les Martiens sont décidément trop sauvages et timides pour exister.
...
Cela étant, ne pensez pas que je suis un aliénophobe sectaire et venimeux. Non, point du tout. Mais le Martien sera pour moi comme n'importe quel dieu : un météore, un passant sourd, un fier nuage d'ailleurs à qui je ne pourrai jamais rien dire, pas même n'importe quoi qu'il n'entendrait pas du reste
À tout rencontrer, je préfère les fantômes, les spectres, les esprits frappeurs ou autres ectoplasmes bien de chez nous, qui auront toujours le mérite d'avoir eu mal aux dents ou à d'autres choses de ma connaissance. Nous saurons alors de quoi nous parlerons.
Nous sommes tous de faux Martiens paumés.
Fin de loup