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Martin-Lothar

L’hypothèse du loup solitaire

18 Avril 2013 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Loups et loups-garous

… Le Loup déjà se forge une félicité

Qui le fait pleurer de tendresse

Chemin faisant, il vit le cou du Chien pelé.

« Qu'est-ce là ? Lui dit-il ? — Rien. — Quoi ? Rien ? — Peu de chose.

— Mais encor ? — Le collier dont je suis attaché

De ce que vous voyez est peut-être la cause.

­— Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas

Où vous voulez ? — Pas toujours ; mais qu'importe ?

­— Il importe si bien, que de tous vos repas

Je ne veux en aucune sorte,

Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. »

Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.

(Jean de la Fontaine, Le Loup et le Chien)

 

On raconte que ce fut un homme nommé Phidippidès qui, en 490 avant qui vous savez ou pas, inventa le marathon qui fut sa dernière course à pied mortelle et solitaire de Marathon à Athènes afin d’annoncer à cette dernière la victoire de son armée sur ces maudits Iraniens Perses.

D’autres historiens ou d’autres conteurs eurent d’autres hypothèses des faits et la ville d’arrivée varie d’Athènes à Sparte tandis que le nom du coureur galope de Phidippidès à Thersippos l'Eroeus, voire Euclès.

Le bon philosophe quantique devrait aujourd’hui considérer que ce légendaire sportif à priori mort depuis longtemps était en fait porteur d’une « information quantique » dans la mesure où il s’agissait de l’annonce de la victoire des uns tout autant que celle de la défaite des autres dans une bataille qui, si elle mit fin à une première guerre médique — pour ne pas dire merdique, continua de gré ou de force dans une seconde, voire une énième de plus. CQFD.

Dans ces conditions, j’estime que ce brave homme, dont on se fout un peu du nom, n’est jamais arrivé quelque part et qu’il court toujours en étant encore bien vivant.

Toutefois, à l’instar du FBI et de la CIA, mais pour des raisons personnelles et secrètes, j’écarte l’hypothèse de la responsabilité de ce coureur fantôme antique et quantique dans le récent attentat du marathon de Boston.

Du reste, pour ce qui concerne ce tragique évènement comme tant d’autres, je m’insurge contre « l’hypothèse du loup solitaire » évoquée et même titrée dans bon nombre d’articles débiles inutiles de notre con-presse im-médiatique.

Bon, je sais que l’expression « loup solitaire » est une métaphore tout autant que je suis persuadé qu’il s’agit de la plus stupide, la plus inculte, la plus injuste et la plus injurieuse que l’on peut employer et a fortiori, que l’on ne doit surtout pas utiliser.

En effet, primo, personne n’a vu un loup (canis lupus) chasser avec une cocotte-minute remplie d’explosif, de clous, boulons ou de billes d’acier. Je sais que les zoologues, comme beaucoup d’experts fument trop souvent la moquette, mais pour l’heure, aucun n’a rapporté un tel fait. Par ailleurs, très rarement un loup, dont les seules armes, sont la stratégie et de puissantes mâchoires, attaquera un autre loup pour le tuer. Un loup peut en agresser un autre, évidemment, soit pour se défendre, le soumettre, le corriger ou/et prendre le pouvoir, mais, l’agression sera toujours frontale, annoncée, sans surprise ou traitrise et la mort de l’autre serait une grave erreur, sinon une faute que la meute admettra toujours difficilement. 

Secundo, si l’attaque de loups peut semer la terreur dans un troupeau de moutons ou un troupeau de rennes, jamais Panurge, le Chaperon rouge ou Bambi n’ont accusé ces prédateurs affamés de « terrorisme ». Notre brave loup n’est ni un idéologue sectaire, ni un extrémiste religieux enragé, ni un furieux et lâche assassin, ce n’est qu’un animal n’ayant jamais demandé à naître, ni à mourir de faim, ni à hurler aux larmes à la souffrance de sa meute ou au massacre bureaucratique de ses louveteaux.

Tertio, un loup est tout sauf solitaire et si par malheur ou hasard il le devient, ce n’est pas pour très longtemps, car s’il ne rejoint pas rapidement sa meute ou une autre, il sait que la noire faucheuse et chasseresse éternelle et universelle lui mettra bien vite un sinistre collier.

Bref, cette minable, méprisante et méchante métaphore du « loup solitaire » n’est que le reflet de la jalousie que ce prétentieux homo sapiens sapionce a pour le loup depuis la plus haute antiquité, voire la nuit des temps, pour notamment, l’infiniment plus grand respect et sociabilité que Canis Lupus, son éternel rival en prédation, prodigue nuit et jour aux prochains de son espèce (ou autre, ajouterait le jeune Mowgli).

Pour Boston enfin, s’il faut sur le champ empaler un bouc-émissaire en attendant que la police fasse son boulot, je privilégierai « l’hypothèse du Martien solitaire ».

Ça ne mange pas de pain, ni de mouton, sachant que la cocotte-minute est une sorte de héros légendaire, sinon un prophète pour ces extra-terrestres.


Souvent l’Homme est un pervers solitaire

Mais jamais loup seul n’erre

Sur la Terre


Ah mais !


Fin de loup

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