Citation — Cormac McCarthy
7 Juillet 2012 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Runes
« Voici quelques temps j'ai lu dans le journal que des enseignants sont tombés sur un questionnaire qui avait été envoyé dans les années
trente à un certain nombre d'établissements scolaires de tout le pays. Donc ils ont eu entre les mains ce questionnaire sur les problèmes rencontrés par les enseignants dans leur travail. Et ils
ont retrouvé les formulaires qui avaient été remplis et renvoyés par des établissements de tout le pays en réponse au questionnaire. Et les plus gros problèmes à signaler c'étaient des trucs
comme parler en classe et courir dans les couloirs. Mâcher du chewing-gum. Copier en classe. Des trucs du même tabac. Alors les enseignants en question ont pris un formulaire vierge et ils en ont
imprimé un paquet et ont envoyé les formulaires aux mêmes établissements. Quarante ans plus tard. Voici quelques-unes des réponses. Les viols, les incendies volontaires, les meurtres. La drogue.
Les suicides. Alors ça m'a fait réfléchir. Parce que la plupart du temps chaque fois que je dis quelque chose sur le monde qui part à vau-l'eau on me regarde avec un sourire en coin et me dit que
je vieillis. Que c’est un des symptômes. Mais ce que je pense à ce sujet c’est que quelqu'un qui ne peut pas voir la différence entre violer et assassiner des gens et mâcher des
chewing-gums à un problème autrement plus grave que le problème que j'ai moi. C'est pas tellement long non plus quarante ans. Peut-être que les quarante prochaines années sortiront certains de
leur anesthésie. Si c'est pas trop tard. »
(Cormac McCarthy, toujours né en 1933, No Country for old men, chapitre VII)
Note : Sur le fond, je n’ai rien à ajouter. Sur la forme, je n’ai rien ajouté (le traducteur de l’étasunien au français — gloire à lui — se nomme François Hirsch.)
Celui qui nous cause-là, est un sheriff du Texas (je crois) qui a pour nom : Ed Tom Bells (Cloches). Il est un des sept personnages-clé de l’avant-dernier roman de McCarthy, publié en 2005, entre « Cities of the plain » et « The Road, la Route », et qui est à mon avis, la clé de tous les romans précédents. Mais j’en reparlerai.
Si les démons et autre Anton Chigurth ne le mangent pas, Cormac McCarthy aura 80 ans l’année prochaine. Je ne crois pas, hélas, que ce soit l’âge et le bonhomme idoine pour les jeunes cons assassins (hashi-chiens) de la littérature contemporaine et autres membres vaselinés de jury, Nobel ou pas, mâcheurs de chewing-gum ou non et qui dans quarante ans s’en mordront encore les doigts parce que ça sera trop tard. Bien fait pour eux.
Tout fout le camp, même les pionniers.
Fin de loup
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