Hebdolescence
28 Mai 2009 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Le manuel de survie
Il n’y a rien de freudien à la con dans ce poème : Il cause de garçons vivants et perdus dans leur temps et leur contretemps.
La mort m’étant impossible à vivre, voici la stèle de tous les possibles, ma trace sur une pierre d’éternité. Il en va de ma survie :
Sentent l'herbe et la terre encore,
Des trains parlent à l'horizon
Qui s'abandonne à tous les ciels
Et il est huit heures à la buée des douches
Dans les sous-sols,
Où le Verbe éponge en silence
Le suint givré des garçons.
Les Mardis nous plongent amers
Dans les écluses de nos songes
Où coulent les pluies rouges
D'un orage qui se prolonge.
Et dix heures résonnent aux cercles des souches,
Dans les sous-bois,
Où le Verbe boit en silence
La grande sueur des garçons.
Le Mercredi, nos amours meurent
Dans le drame de nos mains noires.
Nous devons alors animer
Les miroirs lourds de nos sciences.
Et trois heures sonnent au glas de nos pas nus
Dans les vrais saunas
Où le Verbe ouvre en silence
Le ventre glacé des garçons.
Les Jeudis, de grands feux s'allument
Dans la poussière de nos yeux
Où des hommes cherchent les armes
De nos luttes inoubliables
Et cinq heures sonnent aux pas glissés de nos débâcles
Dans ces bassins,
Où le Verbe sèche en silence
Le cygne chauve des garçons.
Les Vendredis vendent nos âmes
À quelques femmes inutiles
Dont les longs doigts adolescents
Caressent nos cordes subtiles.
Et la minuit foisonne au milieu de nos lits
Dans le dortoir,
Où le Verbe frôle en silence
Le galbe encore chaud des garçons.
Et le Samedi on s'arrange
Pour gagner enfin les jardins
Où des vasques sortent des anges
Et des pigeons inépuisables.
Et neuf heures vibrent aux cordes des vieux agrès
Dans le gymnase
Où le Verbe s'agite en silence
Sous le maillot noir des garçons.
Les Dimanches nous marchons nus
Sur des chemins nés d'équinoxes.
L'azur embrase nos seize ans
Et nos brames entrelacés
Et les heures cognent aux horloges des sources
Dans cet argile,
Où le Verbe enterre en silence
Les corps sanctifiés des garçons.
Illustration : Evelyn De Morgan (1855–1919) Phosphoros et Hespéros.
Fin de loup
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