La Pentecôte ou le trois en un
Je vous ressers un billet du 13 mai 2008 (avec ses commentaires — oui, je suis une feignasse) sur la Pentecôte. Désolé, mais c’est la faute à mademoiselle Beulemans (la meuf à Saturnin, le Canard-garou, mais chut, c’est un secret) qui m’a envoyé hier un mail en direct pour me causer de la Pentecôte, du solstice et toussa de chez Toussa. Ça tombait bien, car j’avais envie de causer de Toussa. Heureusement que j’ai eu le réflexe de plonger dans mon blogue à la con de près de 2000 billets pour vérifier si je n’y avais pas déjà causé des fois de ce Toussa.
Ben, tiens, mon pote, bingo : un truc dont je ne me souvenais plus (comme de la marque de la moquette fumée à l’époque)
Bon sinon, bonne Pentecôte-rotie à tous de chez tous sexe, poil, âge et horizon.
« Jésus disait à ses saints apôtres : Si je ne m'en retourne à mon Père, l'Esprit paraclet ne descendra pas » (BOSSUET, Sermons, Ascension, 3)
Le présent s'éternise dans une imprévoyance et une amnésie divines. (Michel Tournier, le Vent Paraclet)
L’enfant amoureux de mythes et de légendes sera toujours d’esprit, mais jamais de cœur et surtout pas de chœur ou d’Académie.
Ce gosse aura trop d’imagination et trop de science pour devenir le plus vil des athées ou le plus parfaits des croyants ; il ne sera jamais réputé historien, anthropologue, sociologue, mathématicien ou philosophe.
Il devra toujours remettre ses leçons et ses équations sur son métier rouillé ; il lui faudra sans cesse rouvrir ses bouquins et perpétuellement chausser ses lunettes pourries et ringardes pour ne pas être banni à jamais de la société des savants, des érudits et des hommes itou.
Je vous le dis les gens, le mythologue est trop quantique, trop lunaire, trop solaire, trop sidéral, trop naturel, trop élémentaire, trop sage, trop sachant et trop voyant pour être un jour populaire et enfin malheureux.
C’est vrai que ce fumeur de mythes fumants et fumeux, ce premier des fous fait chier la planète entière avec ses chiffres, ses emblèmes, ses symboles, ses totems, ses épiclèses et ses étymons à la gomme arabique, basques ou d’autre chapelle.
C’est vrai que cet illuminé barbe ras les cons comme les justes avec ses généalogies sans fin et ses contes à dormir debout, couché, assis, panier, papatte croisée, sussucre, iPod, fait le beau dans la caravane mon pote, ton tour viendra toujours et sans doute salement.
C’est vrai qu’il faut être dingue à lier pour se passionner toutes les longues nuits d’hiver de trouver une quelconque parenté, la moindre fraternité, l’infime filiation ou le plus inattendu des traits d’union entre un Apollon Sauroctone (mangeur de grenouilles) un Lug Polytechnicien ou un Hermès Trismégiste !
Car enfin, franchement les gens, qu’a t-on à branler d’un tel illuminé, de ses archétypes en triangle en losange en croix gammée ou inversée ou non ou en carré long ou vrai, de ses péréquations symboliques à chier des bulles ou des flèches de cathédrale, de ses avatars et autres chinoiseries cochons d’Inde orientale ou occidentale ?
Hein ? Franchement ?
Je rappelle aux cancres las qui font semblant de soigner leurs bourgeons d’acné en se pignollant comme des malpropres au fond de la blogosphère que le mot « avatar » ne signifie pas « blème » ou autre mauvais coup du sort, mais plus sûrement « réincarnation » « mutation » « personnification » « transfiguration » ou encore « clone » ou « téléchargement plus ou moins légal d’objets et de Schtroumpf culturels, ancestraux, traditionnels et symboliques.
Bon d’accords, dans certain cas, on obtient quelque « résidu de photocopieuse ou bogue de chez Photoschop pourri grave » et l’on a les doigts plein d’encre et les yeux pleins de merde, mais c’est qu’on n’a pas chargé le bon pilote du scanneur cervical hein !
Bref, l’amateur de mythologie est soit à fuir comme un SIDA remboursé à 100% par la sécu, soit à étouffer comme la moindre lueur d’intelligence dans un parti de gauche française, soit à bannir de toute loge maçonnique ou de tout Rotary Club lyonnais, soit à empaler comme le dernier des fachos, soit encore à excommunier d’urgence (au bûcher direct sans passer par la banque ou la case départ, ah mais !)
Ceci étant les gens, je vous le dis, ça n’empêchera jamais notre mythologue de musée, de bibliothèque, d’égout, de caveau, de crypte et de banlieue d’admirer béat et confit un des plus grands mythes qui furent jamais inventés sur cette terre de merdes et de souffrances : La Pentecôte !
En vérité je vous le dis comme un pauvre vieux et gros connard qui porte le pseudo de deux ouragans séculaires : Le vent Paraclet sera éternellement le plus bel air à danser, à prier, à jouir, à vivre et à penser !
La Pentecôte : du Grec « le cinquantième jour » soit 7 semaines (après Pâques) est la raclée enfin infligée par toutes les puissances de l’univers à nous autres branleurs de frères humains de dortoirs croupissant ou pas !
La Pentecôte c’est l’Esprit de notre nature génétique en diable qui devrait faire bander enfin nos cerveaux minables comme le sang fait dresser ce que je pense de tout homme mâle et femelle (et autres cas à étudier au cas par cas) pour accomplir ce que je pense comme je le pense et comme le veulent nos gènes paternels et maternels depuis la nuit des temps et pour des siècles et des siècles.
Ah mais !
La Pentecôte est le troisième tome d’une fabuleuse trilogie d’enfer qui débute avec la Passion, se corse avec l’Ascension et s’éclate ainsi en langues de feu retombant sur terre telles les gerbes incandescentes et lumineuses d’un feu d’artifice (ou sans doute de nos jours, en tremblements de terre ou en tornade mortelles, mais qui feront toujours réfléchir enfin le dernier des survivants)
Cette trilogie, cette trinité est en fait le cœur (voir le chœur) du Christianisme et c’est en fait sa seule originalité et sa seule force dans tous les mythes errants dans nos esprits bassement planétaires et matérialistes.
En vérité je l’ai déjà écrit dans ce blogue (voir la catégorie « le loup et les symboles, à gauche, pub) les autres fêtes chrétiennes ne sont que des leurres pour attirer et convertir les athées, les païens ou les polythéistes de tout crin, sexe ou âge.
Ainsi en est-il de Noël, de l’Assomption et de la Toussaint qui sont chrétiennes d’origine comme moi je suis évêque in partibus des îles Tomagogo et qui ne sont qu’une resucée de mythes et de légendes vieux de la nuit des temps les plus reculés.
Non, cette trilogie lunaire tranche non seulement avec sa propre genèse que fut l’ancien testament des Juifs, mais elle se sépare aussi de tous les autres mythes de tout poil et des autres religions antiques, pour générer enfin une philosophie qui se voulait moderne, réactionnaire voire révolutionnaire à l’époque et en l’état du monde et des peuples.
Si la Passion rompt avec Dieu qui abandonnera son fils au dernier moment pour « ne rester qu’un simple père » dans la mémoire collective ; si elle brise tous les rites et si elle évacue tous les prophètes de mes deux, elle entrouvre une nouvelle porte « de spiritualité » donnant sur la résurrection puis l’Ascension qui est en fait plus un symbole, plus une virtualité qu’un miracle à étonner le gobeur moyen.
Le coup de maître sera la Pentecôte qui transformera le camarade martyr en un titulaire de chaire de philosophie plus humain tu meurs.
Tout le reste n’est qu’organisation sociale, associative, humanitaire, caritative et finalement pure politique politicienne (de premier ordre, c’est vrai)
Exit donc le demi-dieu, le prophète, le mythe et place à l’idéologie la plus agrégative qui soit, avec ses Papes, ses missionnaires, ses prêcheurs et ses épistoliers de première main et de haute volée.
Les apôtres Pierre et Paul ont bien œuvré pour faire et défaire les rois et les empereurs et pour construire ainsi notre Occident aux pieds d’argile.
Reste quand même un côté mythique ou symbolique à tout cela : La seule et la vraie Trinité : Jésus et ses deux Jean !
Les deux Jean solaires encadrant la Trinité lunaire : Le Baptiste est historique et biblique en diable et en père ; Jésus est humain, platonique, christique, quantique et symbolique en fils et enfin Jean L’évangéliste les révèlera dans la plus pure spiritualité, apocalyptique enfin muée, définitivement débarrassée de sa première peau de serpent d’Eden.
Jésus-Christ et les deux Jean ne font qu’un seul archétype quantique de l’homme du futur que nous sommes encore bien loin de connaître.
Bref, la Pentecôte, ce n’est pas de la daube mythologique à deux balles hein !
Illustration : Domenico Veneziano (Vers 1410-1461) Saint-Jean (Trois en un) laissant dans le désert son manteau pour une peau de bête, (1445) Tempera sur bois, (28,5 x 32,5 cm) National Gallery of Art, Washington USA.
Fin de loup