La destinée d’Harry Potter 2/7
28 Mars 2006 Publié dans #Runes
Les deux premiers romans d’Harry Potter sont des livres pour gamins ou pour de « vieux enfants » (ou préados, comme l’on dit maintenant).
Certes, le contexte est original ; le récit est palpitant ; la triplette de héros (le club des trois) est sympathique et bien équilibrée.
Il y a Harry la flèche, un orphelin, agile, binoclard, tête brûlée, un peu ballot sur les bords, mais au destin prometteur ; Ron le pote gaffeur, rigolo, couard, bagarreur, mais indispensable et Hermione, la nana, première de classe, chipie, astucieuse, rêveuse, coléreuse, fleur bleue, mais incontournable.
Il y a évidemment une morale de fond à ces récits, et une morale bien moderne : Il ne faut pas jouer au con avec la science, la beauté ou l’argent les enfants !
Sinon ça peut finir très, très mal hein !
Il y a aussi dans cette saga, dès le départ, une très belle idée consistant à faire de Poudlard, ce pensionnat typiquement britannique (ce qui est un mythe en soi quelque part !) où nos héros vont apprendre en sept ans le beau et dur métier de sorcier, un véritable « musée » de tous les mythes, contes et légendes européens.
Un beau lycée bien professionnel quoi, comme on les aimerait : avec un CDI magique à la sortie !
C’est, dans ce collège, une grande collection tirée des mythes grecs et romains, du roman de la Table Ronde, des Nibelungen, des contes d’Andersen, de Grimm, de Perrault à la science-fiction (Portoloin, montre à remonter le temps) en passant par les légendes slaves, le Kalevala et toute l’imagerie ésotérique, celtique ou médiévale.
C’est une remarquable anthologie féerique habilement et astucieusement mise en scène pour le plus grand petit plaisir des petits et des grands.
De plus, il y a des trouvailles, des inventions des adaptations vraiment très originales et belles tel le jeu de Quiddish, la pensine, les tableaux « vivants », le quai de gare secret, le bus londonien magique, la rue du commerce de sorcellerie, le chapeau ordinateur etc.
Il y a enfin (of course) bien sûr des gentils tout plein et des infâmes méchants à chier…
A noter (clin d’œil historique je pense) que les méchants ont souvent un nom à consonance normande (Voldemort, Malfoy) à l’exception du jeune Neville (un gentil camarade de second plan sans doute, mais dont je reparlerai dans la quatrième partie hé, hé !)
Ces aventures palpitantes, ces héros à la fois originaux et somme toute banals (auxquels un enfant, lecteur apprenti de onze ans et plus peut donc facilement s’identifier) cette synthèse de traditions occidentales bien connues, ces trouvailles bien amenées, n’ont pu que contribuer au succès immédiat et international du premier et deuxième roman.
Mais bon hein ! Un troisième roman de la même veine aurait sans doute fait capoter immédiatement la saga ; surtout que le grand méchant (you know who) est tué par HP à la fin du deuxième livre…
A ce stade et comme je le mentionnais déjà dans la première partie, J.K. Rowling a de très belle façon et d’une manière fort moderne ma foi, « reprise en main son œuvre » pour en faire une saga et transformer un récit pour enfant en une œuvre littéraire « à part entière » lisible et admirée tant par les enfants, que les ados et par les adultes sorciers ou pas ( et j’en suis la preuve, si on veut bien me considérer comme adulte ou sorcier, n’en étant pas encore convaincu moi-même !)
Il faut dire que J.K. Rowling n’est pas une idiote : Elle a été professeur à la Sorbonne ; a voyagé dans toute l’Europe, voire le monde et l’on peut supposer sans trop se tromper grave qu’elle a lu pas mal de livre et qu’elle a une petite idée de la vie, des gens et de la société mondiale et Ltd où nous vivons tous comme nous pouvons…
Elle a en effet de façon très progressive (voire pernicieuse) bouter ses héros et ses lecteurs à la clé, hors du monde merveilleux et insouciant de l’enfance, pour les mener sur le chemin et dans la peau de l’adulte (comme dans la vraie vie non ?) et ce en usant très intelligemment des références traditionnelles mentionnées plus haut.
Nos trois héros et leurs petits camarades vont donc passer de l’autoroute bien goudronnée et sécurisée de l’enfance au terrible et instable pont de cordes de l’adolescence !
Ce faisant, J.K. Rowling leur propose ainsi qu’à leurs lecteurs « le véhicule » du rite initiatique traditionnel et millénaire.
On passe alors de Perrault, Merlin, Grimm et des jolis contes de fées à Jung, Freud, Marx, Serres et autres les gens !
Bon, je sens que certains moldus de mes lecteurs haussent les épaules et se disent qu’il exagère le Martin !
Il a pété les plombs le Lothar, là !
Bon OK les moldus, on va voir : En route pour Poudlard !
A suivre.
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