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Un Manuel de Survie

Deux ans de vacances pour les Jules Verne.

27 Mai 2005 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Jules Verne

Les loups ne lisent rien, ils reniflent et ils hurlent.
Mais un des rares romans que j'ai jamais lu en entier c'est "Deux ans de vacances" de Jules Verne.
Cette année 2005 est un anniversaire pour ce type : Le centenaire de sa mort.
Notre homme est né à Nantes et sa tombe est à Amiens, Picardie, au cimetière de la Madeleine - une merveille - la tombe et le cimetière...

Je ne connais pas très bien Nantes mais j'adore Amiens et la Picardie - On en reparlera.
Ce roman - Deux ans de vacances - est l'un des plus méconnus et des plus atypiques de cet écrivain français de vingt-deuxième siècle.
Je l'ai lu en entier à l'âge de 11 ans d'une seul traite.
Je n'ai jamais recommencé un tel exploit : j'en crèverai.
Je me souviens avoir pleuré en refermant le bouquin et de m'être juré de devenir écrivain et d'en écrire la suite...
Je suis devenu un loup-garou. Tant mieux pour toi Jules... Désolé Martin.
Ce roman commence par une tempête - comme tout d'ailleurs - dans les mers australes.
Dans ce coup de tabac, il y a un bateau et dans le bateau, il y a une foulée de petits garçons, livrés à eux mêmes - quel pied - sans capitaine et sans matelots.
Il n'y a que des jeunes garçons.
Il n'y pas de filles - Les pisseuses c'était pas son truc à Jules.
Mais à cet égard, le Jules il nous fera un belle surprise.
Bref, des petits gars en majorité anglais (ou australiens ou néo-zélandais) Des anglo-saxons quoi !
Là déjà le Jules, il nous scie : Il ne pouvait pas blairer les anglais (CF le capitaine Némo)
Mais soudain, il les a adorés les anglais le Jules.
Parce qu'il s'était mouillé en politique - c'est le côté obscur de la force de ce grand l'esprit - et qu'il y a eu l'entente cordiale et qu'il devait accroché son wagon à ce train là dont la locomotive était un certain Aristide Briant son grand pote.
Le premier héros de ce roman et il s'appelle d'ailleurs Briant et il est français - Ah Ah tout se tient.
Il est du reste le seul mangeur de grenouille de cette histoire avec son petit frère - dont j'ai oublié le prénom, Jacques peut être ? - lequel, comme tous les petits frères fait connerie sur connerie et n'arrête pas de faire chier tout le monde tout en emmerdant profusément son pauvre grand frère qui voudrait bien lui foutre des claques dans la gueule s'il le pouvait.
Mais les gosses sont très occupés à se sortir de cette galère.
Ils y arrivent quand même et échouent sur une île (là c'est vachement banal pour Jules, je vous l'accorde)
Après c'est Robinson Crusoë mais dans le genre pensionnat anglais : un délice !
Bien sûr, le paradis terrestre n'a qu'un temps et les naufragés vont commencer à s'en foutre royalement sur la gueule - c'est très humain tout cela.
En effet, le deuxième héros s'appelle Doniphan.
C'est un jeune lord anglais qui par tradition ne peut pas blairer les prolétaires franchouillards et républicains.
C'est donc l'ennemi perso, le rival de Briant et vous avez deviné, il va y avoir des scissions et une guerre de tranchée de 100 ans consécutive.
Heureusement i l y a un troisième héros : le tigre.
La bestiole arrive comme un cheveu dans la soupe en plein milieu d'un bataille des deux clans.
Il avait choisi de se faire un lunch du petit lord Doniphan.
Il lui saute alors dessus comme le sida sur un bobo parisien.
Arrive - devinez qui ? - le valeureux Briant qui, n'écoutant que son courage - et son auteur Jules - sauvera évidemment la vie de l'autre péteux d'english - son pire ennemi au coût d'une méchante blessure.
Mais le gros chat en pyjama il en crève si je me souviens bien.
Les deux rivaux se serreront la pince comme des gentlemen mais la guerre froide ne fait que commencer : ils ne sont pas potes pour autant et on ne suce pas en public entre garçons bien élevés - surtout dans le dix-neuvième - siècle pas arrondissement.
Le chapitre suivant - ou d'avant - est un morceau de bravoure de littérature et d'expérience humaine.
Cela se passe sur un lac en plein milieu de l'île où Briant et son chenapan de petit frère sont dans un barque - je ne souviens plus de ce qu'ils faisaient là.
Le petit con avoue alors à son grand frère avoir détaché - pour rigoler - le bateau du port et ainsi d'avoir livré toute cette bande de couillons au hasard Balthazar et à la grâce de Dieu...
J'aurai été Briant, j'aurai noyé ce petit morveux après l'avoir tabassé pendant des heures et arraché un à un les poils du zizi s'il en avait.
Quel con mon frère !
Mais Briant qui en cette circonstance étant le père de son petit frère ne peut naturellement que lui pardonner cette faute ignoble tout en lui faisant jurer de ne rien dire à l'autre empaffé de Doniphan - Of course.
Bénis soient les petits frères qui forcent leurs aînés à devenir des hommes.
Et puis vient le dénouement...
Il y a un bateau à l'horizon qui se dirige droit vers l'île des enfants. Ils sont sauvés !
Malheureusement, ce sont des pirates sanguinaires venant déposer leur butin à la caisse d'épargne.
Et cette île est leur Suisse à eux et on ne tolère pas la présence de témoins... Secret bancaire.
Bref c'est la guerre des pirates et des gosses qui évidemment fondent leurs clans pour n'en faire qu'un face à l'ennemi commun. Les boches ? Les ricains déjà ?
Mais les pirates ne sont pas des enfants de choeur et la partie s'annonce très mal pour les jeunes bittes.
Et là c'est la surprise du chef !
Le Jules là il a pété complètement  les plombs.
Après le tigre, la tigresse : une femme nom de dieu !
Les femmes ne sont pas ce qu'il y a de plus agréables dans les romans de Jules Verne. Elles y sont même très rares et ne tiennent alors que des seconds rôles pâlichons.
Dans les films américains tirés des romans de Jules, il y en a des sacrées... Mais bon, ce sont les américains... et ce n'est plus vraiment Jules Verne.
C'est la meuf du chef des pirates et manifestement elle en a marre de se faire tringler par tous les vents par cette bande de soudards puants.
Un peu de tendresse bordel !
Elle découvre alors notre bande de jeunes drilles et décide de les aider.
Elle est belle la bougresse, on le sent : un vrai canon
Tout cela est décrit en quelques phrases simples et innocentes mais dans les interlignes je me souviens avoir humer pour la première fois de ma vie un érotisme torride.
J'en bandais comme un jeune cerf et j'en aurai certainement... si j'avais été plus vieux.
Il y a de ces communions quand même.
La fin, je ne m'en souviens plus. Je chialais trop parce que c'était fini.
Bien sûr, ils rentrent tous chez eux retrouver leur Popo et leur Moman et Briant et Doniphan sont appelés à devenir les plus grands potes que la terre n'ait jamais connus.
Et plus si affinité... Mais c'était pas vraiment l'époque.
Ce n'était que l'entente cordiale pas la communauté européenne.
Voilà, c'est deux ans de vacances de Jules Verne et plus de quinze ans de bonheur pour moi...
Je n'ai plus ce livre et ne l'ai pas relu depuis : je vous parle donc de mémoire mais je ne pense pas m'être lourdement trompé tellement ça m'a formaté mon jeune cerveau : Tatoué jusqu'aux os.
Je ne sais pas si j'aurai le courage de le relire.
Il ne faut pas tuer l'enfant qu'on était.
Il n'y a pas de machines extraordinaires, ni de ballons, ni de Nautilus dans ce roman, mais c'est un roman de Jules Vernes.
Je t'aime mon Jules...
Lisez-le et si vous voulez, je vous conseille de lire en vedette américaine (anglaise d'ailleurs) ou en dessert le roman de Samuel Golding "Sa majesté des mouches"
Mais c'est vraiment une autre histoire.
Non, c'est la même mais cent ans plus tard.

Fin de loup.

 

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