Poète et sportif
12 Décembre 2007 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Runes
« Il est des hommes que dévore la soif de l'or, d'autres qui convoitent d'immenses héritages : pour moi, jusqu'à ce que la terre
engloutisse ma dépouille mortelle, je borne mon ambition à plaire à mes concitoyens, à louer ce qui est digne de louanges et à blâmer ce qui est digue de censure »
(Pindare, Néméennes VIII)
Note du loup : Si Pindare vivait aujourd’hui, il serait sans doute un
chroniqueur du journal « l’Equipe » bien qu’une telle supposition soit de ma part quelque peu dégradant intellectuellement – Pour Pindare hein !
Pindare est un béotien d’origine, né dans la vielle grecque de
Cynocéphales (têtes de chien) en 518 et mort à Argos en 438 av. J.C.
Ce fut un poète lyrique qui passa sa vie dans les stades, les gymnases
et leurs vestiaires en fréquentant les athlètes de tout poil et à poil, dont il n’avait de cesse de louer les exploits et les victoires.
En vers et contre tous, il leur cirait les sandales ; il dorait leur
nombril et flattait leur ambition, leur Ego comme leur vanité d’ailleurs – et plus si affinité, lors de la troisième mi-temps.
Pindare fut aux jeux olympiques ou panhelléniques ce qu’Homère fut à
la guerre de Troie, mais en plus chiant quand même.
Voltaire le trouvait abscons et boursouflé (sic) et Maître François
Rabelais a créé le verbe « pindariser » pour moquer un brin les insupportables pros de la brosse à reluire.
Pindare n’en reste pas moins un des sages de l’Antiquité ; on ne peut
lui retirer ça et il pensait que les athlètes se devaient d’être tout, sauf des cupides, des voyous, des voleurs, des tricheurs ou autres dopés de mes deux.
Les temps ont bien changé hein !
Dans « les morts extraordinaires » l’historien Valère Maxime que j’ai évoqué récemment, raconte que ce brave Pindare s’est un jour endormi sur les gradins d’un gymnase, la tête posée
sur les genoux d’un jeune homme et qu’il ne s’est jamais réveillé.
L’important, c’est de participer et l’on a les hooligans que l’on
mérite…
Illustration : Motif d’un vase grec montrant un arbitre
fouettant un lutteur de pancrace coupable d’éborgner son adversaire (C’est manifeste d’ailleurs, hou le salaud, carton rouge !)
Fin de loup
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