Lagans d’équinoxe
21 Mars 2018 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Divers et d'autres saisons
Réédition d'une note publiée la première fois le 20 mars 2006.
J'ai laissé les commentaires de l'époque.
Ainsi, en ce 20 mars, le soleil, notre étoile, est en son point vernal.
Pile-poil.
Tout le jour, notre planète sera illuminée du pôle Sud au pôle Nord.
Le jour vaudra la nuit, c’est l’équinoxe vernal, celle du printemps, car c’est le printemps.
La grande horlogerie planétaire et stellaire en rajoute alors avec gravité et surtout avec gravitation.
La lune, satellite de la Terre, tourne autour d’elle et la Terre tournant sur elle-même tourne autour du Soleil.
Ce petit manège universel et inexorable fait bien marrer les océans qui se gondolent tant qu’ils peuvent.
Ils sont aspirés soit par l’étoile soit par le satellite et vont et viennent pensifs sur leur littoral.
Flot et jusant apportent puis, figent ou emportent toute fortune de mer et sur l’estran, l’océan étale alors d’étranges aubaines.
Des Lagans de faune, de flore, des lagans d’artefact et d’épaves laminés et maintes fois ressassés : algues, écume, crabes, bois, cordes, immondices innommables, cachalot, ferrures, coraux lessivés, couteaux, coquillages inhabités, sacs, corps de noyés, laminaires, branche, plumes, écailles, squelettes, galets et tutti quanti.
Au jusant, le monde volatile et tapageur des mouettes s’égaye et se régale des miettes marines et des malheureux prisonniers de flaches frémissantes ; autour, le sable est moulé en rides gorgées du bouillon particulaire : l’océan y scella sa présence et atteste de son grand labeur.
Plus loin dans les terres, c’est la grande marée végétale du plus noble équinoxe : un sang minéral et sirupeux afflue dans les troncs et les branches.
Il vient des tréfonds de l’humus et des terreaux nappés de tous les automnes et des hivers alchimistes.
Il rêvera de s’élancer vers le ciel sidéral en jaillissant de bourgeons, de feuilles, de fleurs puis de fruits.
Ainsi, l’ordre est donné aux cycles universels tournoyant inexorablement dans leurs cercles vertueux et millénaires pour que l’ordre vénérable de toute chose soit comme toujours et à jamais.
Bientôt, une jeune abeille étourdie, éblouie, perdue viendra se poser sur mon épaule ; elle se lissera un instant les antennes puis repartira vers de nouvelles aventures mieux parfumées.
Les araignées sortent en pandiculant de leur hamac duveteux et se dirigent vers la jeune lumière en bayant.
C’est le printemps…
Illustration : Jean-François Millet (1814-1875) Le printemps. Musée d’Orsay, Paris, Europe.
Fin de loup
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