notre père Bach grâce à tes abaques
nous supportons l'opaque
de nos Pâques
J’ai trouvé ça au fond de ma tanière, parmi les feuilles et les ossements :
Si les Passions de Bach étaient des arbres, la « Saint Jean » serait un cerisier à peine bourgeonnant, squelettique encore, nostalgique de ses fruits disparus, frissonnant angoissé dans la pénombre humide d'une aube printanière à jamais ressassée ; ce serait cette forme pure, simple, pétrie de mélancolie, mais vibrante en elle-même enfouie de la plus sublime des grâces.
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Quant à la « Saint Matthieu », elle serait ce même arbre, quelques jours plus tard, mais dans un midi mouillé, diapré d'arcs-en-ciel, flamboyant de sa floraison la plus jeune, la plus immaculée, la plus subtile et radieuse qu'on n'eut jamais espérée dans les siècles et les siècles de l'universel esprit, ah, mais.
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Comme la Saint Jean, la Matthieu commence et se termine par deux chœurs à réveiller tous les morts de l'Univers, même nos chers politichiens sourds-dingues ou pas, c'est vous dire.
Bref, un grandiose achevé qui aura sans doute fait renoncer quelque temps des Mozart, des Beethoven ou d'autres Pink Floyd à devenir compositeur pour se faire plombier-zingueur ; un métier qui a aussi ses génies, mais bon...
N'ayant pas trouvé sur la Toile la vidéo de la version plus que parfaite (du subjectif) de Karajan, je vous propose celle de Karl Richter qui a du moins le mérite de rassembler les chœurs, solistes et instrumentistes de l'église Saint-Thomas de Leipzig — qui était la paroisse parpaillote, néanmoins chrétienne de JSB et où la « Saint Matthieu » (BWV 244 — pour les intimes) fut entendue pour la première fois, le 11 avril 1727 (ce qui fait quand même 289 ans aux fraises et autres queues de cerises, ma bonne d'âmes)
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Pour les iceusses qui ont eu la très bonne idée d'excommunier de leur temple informatique ce satané terroriste, voire diabolique malandrin Flash Player, le lien vers les vidéos est à cliquer ici même.
Bonne Passion et joyeuses Pâques à tous, de tout sexe, âge, poil, horizon et paganisme.
Illustration : Jean-François Millet (1814-1875) Le printemps. Musée d’Orsay, Paris, Europe.
Fin de loup