Certains naissent à Carentan et meurent dans l’Eure…
Note
Variation : Certains naissent à Carentan et meurent à Troyes – ou à Sète.
Carentan est une petite ville de Normandie, presqu’ilienne du Cotentin (entre Cherbourg et Caen, dira-t-on) et dont les habitants de plus ou moins quarante ans, sont appelés les Carentanais depuis plus que quarante années, voire de quarante siècles, étant donné que ce nom viendrait de « Carentomagus » issu des mots gaulois « carento » (beau) et « magos » (marché), soit « beau marché » — comme disait Pierre-Augustin Caron de même nom en lisant les pages financières du Figaro.
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Les Normands de plus ou moins quarante ans
Ont cependant Carentan
Pour longtemps
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Tiens, en parlant de poète disparu et de poésie naïve, je rappelle aux cancres las qui crachent sur nos tombes au fond de la blogosphère, que le très illustre Jean Loret, l’auteur de la Muse Historique ou Gazette Burlesque, est né à Carentan vers 1600 pour mourir à Paris, non pas à quarante ans, mais soixante-cinq ans plus tard.
Ce fut un peu le poète de la Fronde (et des Frondeurs), mais apprécié aussi bien par le jeune Louis XIV que Condé, la duchesse de Longueville ou Mazarin.
Loret fut aussi un des créateurs du style burlesque, mais aussi le critique à la fois naïf et spirituel d’autres petits obscurs plumitifs de son époque, tel Corneille, Racine, ou encore Molière.
C’est sans doute cette (fausse ?) naïveté qui le fit parier sur ce cher cheval écureuil de Nicolas Fouquet, bien qu’à l’instar de son pote Jean de la Fontaine, il défendit mordicus et bravement le surintendant déchu face aux hordes énarchistes colbertistes et autres bandes de méchants jaloux sycophantes.
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Je recopie ci-dessous, un morceau de poème pommé de ce Jean Loret, trouvé sur Wikipédia, et qui chante le pays normand de son enfance de Carentan et de sept :
Non seulement fertile en pommes,
En beaux esprits, en braves hommes,
En noblesse, châteaux, cités,
Mais de plus en rares beautés,
Dont il est la source féconde
Autant qu’autres climats du monde.
Illustration : Armand Guillaumin, 1841-1927, Paysage de Normandie avec pommiers, 1887, huile sur toile, 61 x 100 cm, Musée d'Orsay, Paris, Europe.
Fin de loup