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Martin-Lothar

Rue du loup qui pète

21 Juillet 2007 Publié dans #Angoisses

Classé dans la série : « Les angoisses du loup-garou »

C’est ce foutu dix-neuvième siècle, je crois, qui dans une urbanisation effrénée lança cette manie idiote de baptiser les nouvelles rues du nom de cons célèbres (de l’époque)
Le vingtième (siècle, pas arrondissement) dévot et suffisant, imita son devancier dans cette vanité crasse et poussa même le bouchon jusqu’à débaptiser certaines voies antiques pour les affubler du sacro-saint patronyme de polichinelle plus ou moins connu qui n’avait généralement de qualité que le nombre de casseroles accrochées à leur cul désormais pulvérulent, poudreux, cendreux et inutile.

Ainsi, la cocasse rue « du loup qui pète » est devenue l’avenue « Aristide Prunille » (Conventionnel, 1703-1793) qui passa toute sa vie à dire « oui » à tout le monde.
Aristide Prunille  a été guillotiné à l’âge de nonante ans (1), sourdingue comme un pot de pus, pour avoir répondu la même chose à un commissaire de la république lui demandant s’il était royaliste.
La vie nous mène parfois à l’héroïsme par les oreilles qui nous font toujours perdre la tête.
Tout le monde se souvient d’Aristide Prunille, mais plus personne – et surtout plus lui – n’entend les loups péter.
Ah pauvre monde !
Que c’est doux pourtant d’entendre un loup péter le soir, au fond des bois !

Tout ça pour vous raconter un de mes derniers impairs de loup-garou hyperactif et néanmoins surmené :
Une de mes bonnes amies m’a appelé au téléphone l’autre soir pour m’accuser réception d’une lettre envoyée l’avant-veille même et pour me signaler la chance qu’elle eut de la recevoir.
En effet, cette amie (que nous nommerons Béatrice Machin – ce n’est pas une de mes lectrices, allons-y) habite une rue « Victor Hugo » (c’est d’un commun en France, hein !)
Ceci étant, dans mon surmenage, j’avais libellé l’enveloppe de la manière suivante :

Madame Victor Hugo
Rue Béatrice Machin
78…

Bravo la poste !

(1) J’utilise sciemment le magnifique et inusable « nonante » outre-quiévrain, helvète, voire québécois (?) parce que c’est plus joli et surtout, plus facile à écrire sans faute que « 90 »   

Fin de loup (qui pète en rue)

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M
Pierre-Jean : Je suis d'accords et je te suis sur cette équation absurde Ô parfait Belge !Saturnin : La rue des Allongés où le corps y dort...Didier Goux et Daniel : Bon, les Québécois et Normands il va falloir vous mettre d'accord hein !Didier Goux : Je croyais que ton Indispensable (ou un truc comme ça) était danoise ????
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D
Pas du tout, cher Daniel : je vis avec une Québécoise depuis 17 ans, j'ai deux belles-filles québécoises, des amis québécois (du sirop d'érable québécois, même), et je peux vous assurer que "nonante" leur est parfaitement inconnu (sauf quand ils s'amusent à parler suisse ou belge).
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D
nonante; c'est évidemment québecois!
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D
Ah, mais je m'avise que j'ai fait mon pédant pour rien, puisque Pierre-Jean faisait référence au commentaire précédant le sien !Un bourre-pif pour le cuistre !
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D
Non, très cher, les Québécois ne disent ni septante, si octante, ni nonante.Pour répondre à Pierre-Jean, c'est NOTRE façon de compter qui est absurde, pas celle des Suisses et des Belges : quand vous avez dit quarante, puis cinquante, puis soixante, septante est tout de même plus logique que soixante-dix, non ?
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S
Je trouve très bien qu'il y ait des rues de l'Egalité. Au moins au quartier des allongés, personne ne va débaptiser le lieu. De profondis...
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P
D'où vient cette drôle de façon de compter ?
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P
C'est vrai, 4 * 20 + 10, il y a plus simple !
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