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Martin-Lothar

A propos du Manuel de Survie

15 Novembre 2008 , Rédigé par Martin-Lothar Publié dans #Le manuel de survie

Réédition d'un note du 23 juillet 2006

Le Manuel de survie  est une catégorie très à part de ce blog.

Il fut un temps où j’avais voulu en faire un autre blogue à lui tout seul.
Mais bon, hein !
C’est sûr que certains aiment beaucoup et que certains n’aiment pas du tout.
Je comprends les uns comme les autres.
Je comprends ceux qui n’y comprennent rien.
Je vais donc par cette note expliquer un peu ce qu’est le « Manuel de Survie »

Il n'y a pas vraiment de secret ; c’est une sorte de jeu en fait.
Comme certains artistes qui ramassent des objets divers dans la nature ou ailleurs et en font des compositions plus ou moins esthétiques, moi je prends des mots ou des phrases un peu partout (rue, métro, radio, télé, conversation, livres, journaux, etc.) et je les transforme par la suite au gré de n’importe quel événement ou pensée. J’y ajoute parfois des mots rares, complètement décalés ou que j’aime bien ou je fusionne plusieurs de ces phrases pour en faire une autre.
Je les mets dans différente structures plus ou moins versifiée ou similaire.
Pour le moment (ça peut changer) les « structures » sont :

Les proverbes ou sentences

Les jaguars jasent au soir

Les microcontes
Le créateur fédère les demeures
Que l’ivrogne dédaigne graphiquement ;
Sur le lit, la parabole s’assouvit
Et la rétine est suiffeuse.


Les microfables
Je vois grandir les temps
Où l’anathème trépasse ;
L’ingénieur est puissant
Et je passe.


L’inventaire permanent

Il y a des rutilances anales
Que le prédateur avale
Et des nuages virtuels.


Les stèles
Nous étions d’une luxure formidable
De dialogue et de gobelet


Les annonces
Je leur ai dit de bénir leurs bières turbulentes.

Les promesses
J'irai frôler l’initié dans la nuit cotonneuse.

Certaines phrases (vers ?) sont brutes de décoffrage et leur absence de contexte leur donne souvent un mystère intéressant (tels les messages de Radio Londres !)
Exemple :

« L’hévéa est ambiant et  j’attends sérieusement »


J’ai écrit cette phrase sur un méchant bout de papier alors que je m’ennuyais fermement à côté d’une plante verte dans une salle d’attente quelconque. J’ai retrouvé le papier plusieurs années après et j’ai eu de la peine à me souvenir de ce contexte.

Autre exemple plus récent :
« Les héros s’emballent dans des cartons rouges »

Vous devinez facilement de quoi et de qui il s’agit, hein !

Le Manuel de Survie n’est pas autre chose que ça.
D'autres phrases sont reprises et transformées plusieurs fois.
J’aime bien aussi mettre dans ces phrases des mots qui, à priori, ne seront jamais reliés autrement que par la liste d’un dictionnaire.
Je travaille beaucoup aussi la musique et la résonance des mots et des syllabes entre eux.
Certains items sont rimants ou pas.

Il s’agit donc d’un genre situé entre le poème, le journal (blogue) et l’exercice de style (à la Queneau), mais cela demande quand même pas mal de travail hein !
Je fais « ça » depuis de trop nombreuses années et c’est passionnant pour moi maintenant de réunir – en tâchant de les structurer un peu - tous ces textes (morceaux de ma vie quotidienne en fait) dans un recueil qui devient en fait une sorte de poème-journal très intime (même si pour certains, je ne me souviens absolument plus de la source ou de la démarche d'écriture)
Quelque part ce’s « trucs » sont des parties de moi-même.

Je suis enchanté de constater que ça intéresse d’autres que moi et que certains mots ou certaines phrases « ricochent » dans leur « eux-mêmes ».
Ce n’est pas un hasard, car je suis à moitié humain quand même.

Enfin, le Manuel de Survie est né une nuit d’Octobre 19.. à Dijon (Bourgogne, France) où j’étais de garde pendant les classes de mon service militaire.
Une garde dans l’armée consiste à alterner 2 heures de repos (sommeil ?) et deux heures de « gardes » pendant 24 heures.
Bref, vous tentez de dormir pendant 12 heures et les douze autres, vous vous emmerdez ferme par + 30 degrés Celsius ou – 20 degrés, sous la pluie , la neige, la grêle, dans la canicule, vêtus d’un treillis, chaussés de rangers, et armés d’un fusil de guerre de plus de cinq kilos qui ne vous sera d’aucune utilité en cas d’attaque très improbable.
Moi, j’avais toujours un bout de papier et un stylo et j’écrivais :


« Les soldats s’ennuient parfois »

Moi, j’aimerais bien crever en écrivant une phrase du « Manuel de Survie » ; au moins, ma vie ou ma mort aura une certaine justification, une trace certaine, peut-être.
Peut-être...

Fin de loup

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Commenter cet article
M
tirer un trait pour ne pas avoir les traits tirés...<br /> ne pas être très tiré, ne pas étirer en treillis, n'attirant pas les treilles...<br /> bon, jme tire...veille...<br /> nuit bonne<br /> ...comme ton blog
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M
<br /> Mamalilou : Tu te tires ailleurs en treillis ?<br /> <br /> <br />
P
Mourir en écrivant, c'est vraiment une envie d'intello ! Et si tu mourais dans ton lit après une tisane de camomille, hein !
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M
<br /> Prax : Oui, mourir dans mon lit en écrivant avec mon gros crayon à bille : Le pied !<br /> <br /> <br />
B
"Ils parlent de révolution, à consommer pure ou diluée."<br /> Pourquoi ? Un lendemain de fête un peu trop arrosée, dans le train qui me ramenait chez moi, deux énervés me vrillaient les oreilles avec des envies de grands changements et de lendemains qui chantent. Et moi, je rêvais de baisser le son.
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M
<br /> Berthoise : C'est absolument ça, mais en beaucoup plus dilué.<br /> <br /> <br />
S
Comme quoi le service militaire n'avait pas que du mauvais...
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M
<br /> Sorgina : Ce fut souvent rigolo pour moi, c'est vrai<br /> <br /> <br />
E
N'est-ce pas de la littérature post moderne ? Et le palimpseste tu connais ?Eros s'emballe dans un ballon de rouge ?Bon, on espère qu'avec ce manuel et une bonne révision (t'as pas perdu le mode d'emploi au moins ?), la survie sera très longue.
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C
Des lettres en or, dans mon coffre-fort, j'ai trouvé la clé, vive la liberté!
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S
Je suis heureux d'avoir quelques informations sur ces fameux manuels. Cela ne les rend pas plus clairs, mais ça justifie leur existence et c'est beaucoup. Pourquoi écrivons-nous ce que nous écrivons respectivement sur nos blogs ? Telle est la vraie question...
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V
et un Mac qui chauffe sent la compote !
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L
Veronique: un Mac n'a pas de ventilo qui te souffle sur les guibolles...c est çà de gagné ...un soldat poète...plus rien ne m'étonne.je ne comprends pas tout, mais j'aime(nan je passe pas la brosse!)bise
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C
Je me demandais comment ça te venait, ces lambeaux de génie du manuel de survie.Du temps, de l'attente et des petits papiers... ça explique tout.
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D
Qui a dit ''fou''? QUI?? Hein!??
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Z
Cet homme était fou. Et alors ?
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D
T'as un ''manuel du lecteur'' pour lire le ''manuel de survie'' pour manuel?Bizuel
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W
pour lire le manuel de survie, hein!
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V
Quelle motivation faut-il pour rester assis à taper sur un clavier, dans une pièce chaude avec le ventilo de l'ordi qui te souffle du chaud sur les guiboles!
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L
J'écris toujours des phrases sur des petits bouts de papier et de ces phrases naissent mes poèmes.On laisse toujours une trace quelque part...Amitié
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